Bon allez, cette fois, ça y est: je chronique The Dark Knight. C’est le film que j’attendais le plus cette année: je l’ai donc vu quatre fois (une en VF, une en VO, et deux en VOST), ce que je crois être suffisant pour l’avoir compris et digéré.

Gotham Times

Bien que le film soit magistral… je crois que j’en attendais plus. La première fois que j’ai vu le film, à Dublin, je suis sortie déçue. Je finis par invoquer l’absence de sous-titres pour me convaincre que le film était génial et que c’était moi qui n’avais rien compris. Je voulais à tout prix lui donner une deuxième chance.

Puis, plus je revoyais The Dark Knight, plus je l’appréciais. Certains passages m’ont vraiment fait jubiler (la scène du camion qui se renverse, ouhlàlà!). Le Joker a toujours fait partie de mes muses dérangées, et l’interprétation qu’en a fait Ledger n’a fait que renforcer l’amour que je voue à ce personnage génial.

Donc je ne dirais pas que je suis complètement déçue. Mais il y a quand même certains aspects du film qui me laissent perplexe.

Mais où est donc passé Batman ?

Batman

J’avais adoré Batman Begins. Encore aujourd’hui, par période, je dévore le DVD plusieurs jours de suite. Ce film, à mon sens, renouvelait le genre des films de superhéros: trame « réaliste » sans super-pouvoirs ni d’histoire d’amour sirupeuse; pas de fringues fluo ni de méchants débiles comme dans les Batman de Joel Schumacher; pas de morale manichéenne non plus, puisque Bruce Wayne/Batman est LE super-héros névrosé par excellence, oscillant sans cesse entre la tentation d’une vie « normale » et l’appel de l’Obscur.

Autant Batman Begins apportait du grain au moulin, autant The Dark Knight s’appuie sur une trame polar des plus classiques. Hormis le Joker et ses frasques qui confèrent au film son génie, le reste est bien ficelé mais moins surprenant: la mêlée flics, juges, procureurs et politiciens VS. les mafieux assoiffés de pognon; ou encore le triangle amoureux qui finit mal.

Batman Begins apportait un éclairage sur l’histoire de Batman qui jusqu’alors avait été ignorée: l’initiation de Bruce Wayne aux sports de combat et sa confrontation à la notion ambiguë de justice. The Dark Knight est privé de cette originalité-là. Le film ne fait « que » présenter, pendant 2h30, la lutte de Batman et de ses alliés contre la pègre et le clown meurtrier.

Certes, c’est ce donc il s’agit dans le comics: Batman botte le cul aux vilains, tout schizophrène qu’il est lui-même. Dans cet opus, Batman joue parfaitement son rôle de justicier: il veille au grain, débarque quand on a besoin de lui, et endosse même la culpabilité qui n’est pas la sienne pour sauver l’honneur de Dent. Mais bon. Tout cela se fait au détriment de son introspection. Alors oui, Brucey se pose la question de savoir s’il n’est pas temps de raccrocher… mais le film le présente comme un vrai petit cachottier: les relations qu’il entretient avec Alfred, Lucius et même Rachel semblent exclure la confidence. Et du coup, le public non plus n’est pas mis au jus de ce qui se passe dans sa tête de beau gosse.

Le latex en plus, la féérie en moins

Gotham City

Batman a beau avoir un nouveau costume, Gotham a perdu de son charme. On peut comprendre que Christopher Nolan ait voulu se démarquer définitivement de l’héritage burtonien. Après tout, quoi de plus naturel pour un réalisateur qui s’attaque à un tel mythe que de vouloir lui apposer sa griffe? D’ailleurs, dès Begins, Nolan a remporté ce pari haut la main.

Néanmoins, je trouve que Gotham City a perdu de sa personnalité: on pourrait se trouver dans n’importe quelle ville américaine. Exit les Narrows, les docks, le métro aérien: ici c’est plutôt souterrains, parkings, buildings. Batman s’exile même à Hong Kong le temps d’un petit coup d’éclat, c’est dire. L’architecture gothique traditionnelle de Gotham City, ainsi que l’environnement baroque dans lequel on est habitué à voir évoluer Bruce Wayne et son alter ego masqué, sont balayés au profit d’une ville anonyme et d’un « penthouse » trop propre pour être honnête, dans lequel le héros ne met d’ailleurs quasiment jamais les pieds.

Oui, le Manoir Wayne et la Batcave ont brûlé. Mais était-il obligatoire de les remplacer par des lieux froids et sans personnalité, dans lequel évolue un Bruce Wayne préoccupé, devenu presque l’ombre de lui-même?

La féérie cauchemardesque propre à Gotham City, cette ville où peu osent sortir la nuit, et où le jour lui-même semble rarement pointer son nez, a disparu. La trame de l’histoire – le terrorisme et sa gestion par la « justice » et les médias – semble avoir justifié la liquidation totale de l’onirisme sombre de la ville sur laquelle veille Batman.

Face à ce rigorisme architectural et à cette disette psychanalytique, on se tourne naturellement vers le vrai héros du film, celui qui fait de The Dark Knight un film mémorable: le Joker.

Anarchy in the US : hypnotique Joker, immense Ledger

Le Joker

Bruce Wayne et Batman semblent dépassés par les évènements, à l’instar des flics, des politiciens et des habitants de Gotham. La mafia a laissé sortir le clown de sa boîte: le Joker vole, tue, s’éclate, en total freestyle.

Le personnage du Joker est magistralement réinventé par Heath Ledger. Porté par des répliques cinglantes et un humour noir jouissif, l’ennemi n°1 explose l’écran. Comble de l’ironie, c’est le seul personnage à réellement dire la vérité: tantôt à Harvey Dent qu’il pousse à la folie, tantôt à Batman qu’il trouve à mourir de rire. It’s all part of the plan. Comme toujours, le bouffon est autant bouc-émissaire que marionnettiste.

Ce Joker-là mérite le titre de méchant le plus cool du monde. Et il faut bien admettre que ce maquillage dégueulasse, que l’on croirait fait avec de la graisse de moteur et du rouge à lèvres piqué à Maman, est particulièrement bien mis en valeur dans son costume violet.

Cette interprétation magistrale est certainement le rôle d’une vie. Ledger, que l’on disait littéralement obsédé par le personnage au point d’en perdre le sommeil et d’avoir recours à des somnifères de plus en plus puissants, l’aura appris à ses dépens… Il est impossible de ne pas ressentir une certaine émotion en devinant l’acteur sous le masque, tirant sans le savoir sa révérence d’artiste, encore costumé.

Tragédie et médias

Harvey Dent

De tragédie, il est beaucoup question dans ce nouvel opus batounesque. Si Aaron Eckhart donne lui aussi ses lettres de noblesse à Harvey « Two Face » Dent – convaincant en coeur brisé lançant des « Je t’aime » à sens unique -, je suis beaucoup plus critique vis-à-vis du personnage de Rachel Dawes. Maggie Gyllenhal n’est pas mauvaise, mais elle hérite du rôle – traditionnel lui aussi – de la demoiselle en détresse qui n’apporte pas grand chose à l’histoire. Si dans Batman Begins, elle participait à l’éveil d’un Bruce Wayne rongé par l’envie de se venger, dans The Dark Knight, elle sert réellement de potiche.

D’ailleurs – j’ouvre une parenthèse -, je trouve que Nolan n’est pas très tendre avec la gent féminine: les femmes ont tout le temps des rôles de figuration (la mère de Bruce dans Begins, Rachel dans TDK, la juge Surillo), et les rôles consistants, croustillants, sont réservés à ces messieurs. Bien entendu, je ne m’attendais pas à ce que Alfred soit interprété par une femme! Mais si, comme la rumeur semblerait le laisser croire, Batman 3 voyait surgir Catwoman, j’espère que le réalisateur vengera le gang des potiches à coup de griffes et de combats sans merci entre la Chauve-souris et le Chat. (Par contre, pas Angelina Jolie, merci!) Fin de la parenthèse.

Parmi mes autres regrets: le maquillage de Double Face. Certes, on a échappé au Double Face de Joel Shumacher, mais bon, c’est à peine plus crédible. Ensuite, la version française du film, qui est vraiment nulle H: tous les petits détails sonores qui font du Joker ce qu’il est ont mystérieusement disparu dans la VF. Sans compter quelques erreurs de post-synchro assez lamentables… Bref, je suis déçue de voir que la version française de la bande-annonce du film était en fait bel et bien le doublage définitif!

Sinon, j’ai été frappée par l’omniprésence des médias dans The Dark Knight. Qu’il s’agisse du journal télévisé présenté par un journaliste charismatique et faisant la part belle aux breaking news, qu’il s’agisse des équipes vidéo présentes à Gotham Hospital lorsque le Joker menace de tout faire sauter, qu’il s’agisse du portable de Gordon sur lequel Alfred le met en garde, ou qu’il s’agisse encore du mur à infrasons monté par Batman pour repérer le Joker dans le dernier acte, pfiou, on se mange du média à tout bout de champ.

Ce qui rejoint mon opinion profonde à propos de The Dark Knight: Nolan a transposé un personnage et un univers cultes dans l’Amérique de 2008, sur laquelle plane l’ombre du terrorisme, de la corruption et de la désinformation. Mêler intimement la fiction à l’actualité brûlante: c’était risqué, c’est réussi. Mais aux dépens de l’esprit Batman originel. Je garde donc de The Dark Knight un souvenir à l’image de son héros: confus voire même dépassé face au chaos le plus total.

Fan art de Yop

Illustration de yop

Vidéo bonus !

Trouvée de blog en blog, cette vidéo intitulé The Dork Knight n’est autre que la bande-annonce du film façon Joker! C’est un screener, mais ça vaut le détour:

Marie

13 commentaires

  1. Excellente critique ! Je n’ai vu le film qu’une seule fois (par contre je me suis payé le luxe de la version IMAX, ah !) mais ce que tu dis rejoint mon opinion, surtout sur les parallèles avec la société américaine.

    Un ami qui est un grand fan de Batman a été déçu lui aussi par la place discrète du personnage dans le film et croit qu’on aurait dû changer le titre pour Le Joker, ce qui n’est pas une mauvaise idée.

    Ça reste le meilleur Joker de l’histoire, la marche sera haute si jamais quelqu’un autre reprend un jour ce rôle !

  2. « ce nouvel opus batounesque » : j’adore !

    Bon ben j’ai rien à dire, t’as tout dit.
    Non mais c’est vrai.

    Cela valait la peine d’attendre quelques jours pour une critique aussi exhaustive.

    Ce qui me fascine, c’est que tu sois aller le voir 4 fois !?

    Au fait, il paraîtrait que Kenneth Branagh se bat pour réaliser le Thor de l’univers Marvel. Je disais ça en passant…

    biz

  3. @Bloui: tu as vu The Dark Knight en IMAX, la chance! J’aurais adoré, mais ici le seul ciné IMAX est à Disneyland (aussi bizarre que cela puisse paraître). Du coup, payer une entrée chez Mickey pour aller voir Batman, euh…

    @Gillou: hé oui, Batman = Batounet dans l’intimité! Tu ne savais pas? :)

    Je ne connais pas Thor, mais je vais me pencher dessus! So many comics, so little time…

    Merci pour vos commentaires! =)

  4. Très bonne critique ;)
    J’ai revu il y a peu Batman le Défi, et je préfère de loin cette version… On aime ou on aime pas Burton.. mais je trouve que son univers colle vraiment bien à celui de Batman..
    Dans the Dark Knight, comme tu l’as dit, on ressent vraiment trop l’influence du « monde réel » oppressant et chiant (pour moi, ce genre de films vaut vraiment la peine si on se distrait et on oublie son quotidien le temps de 2h!) et du coup on se demande quel rapport à tout ça avec Batman et Gotham city!!

  5. Alors alors…Depuis le temps que j’attendais ta chronique!! :p

    Tu n’es pas la première personne à me dire qu’elle a un sentiment de déception à l’égard de cet opus, le plus surprenant ayant été mon frère. Et quand je lui ai demandé pourquoi, m’a répondu : « je crois que j’en attendait trop ». Classique! :-D
    C’est pour ça que j’ai bien tenu à pas regarder trop de BA, de teaser, de poster etc.. à me tenir éloigner de la publicité massive autour du truc, et à juste laisser venir le truc. Je pense qu’il faut éviter de se monter le bourrichon avant. Même si c’est difficile. Moi par contre, je me le suis monté beaucoup après!
    Sans être déçue, je suis sortie confuse de la première fois où je l’ai vue. Limite presque sans avis, trop sous le choc peut-être. Et puis après ça m’a tellement hanté, appelé qu’il a fallu que j’y retourne. Et là j’ai vraiment kiffé!

    Oui on peut reprocher que Batounet soit un peu en retrait, que Gotham ne soit plus trop Gotham. Moi ce film, je le vois comme un film de transition. Et sachant que ça va tourner en trois opus (plus j’en sais rien) je pense que c’est plutôt bien pensé. Un début novateur, qui remonte aux sources, un milieu transitoire, dont le but n’est pas nécessairement à la surenchère, et un troisième opus qui pourra à mon avis passer au next level et apporter de grands changements.

    Nolan a fait passer l’identité visuelle au profit du message, ce qu’un puriste de Batman, un amoureux de Gotham peut reprocher, mais dans le fond, si on y réfléchit : l’essence de Gotham est là. Pour moi cette ville EST ses habitants, Gotham EST ses monstres. C’est cela le plus important, plus important que des immeubles gothiques, qu’un métro aérien. Les narrows, Arkham… On y a vu dans le premier, on y reverra surement, ça n’avait pas sa place dans cet opus. S’éparpiller davantage aurait été suicidaire selon moi.
    N’est-ce pas l’aspect si commun, si réel, si proche de nous que revêt Gotham dans cet opus qui rend ce qui s’y passe si effrayant? Je pense que oui. Tout comme je pense qu’imprimer un background ultra réaliste a incroyablement contrebalancé ce défilé de freaks et a empêché le film de tomber dans le cirque. L’identité de la franchise Batman est là, dans la figure du joker, dans celle du chevalier noir, dans celle de Gordon, et dans cette corruption à tous les étages. C’était déjà tellement riche, je pense sincèrement qu’un aspect gothique et surréaliste aurait fait basculé le film et plombé la force du message tant que celle des personnages.
    Nolan en a fait un écrin contemporain, anonyme où l’on distingue à peine le passage à Tokyo. Toutes les villes deviennent Gotham, Gotham est toutes les villes, parceque Gotham c’est nous. Cela rebondit parfaitement avec l’actualité mondiale. Je préfère ça qu’un Batman qui vit en autarcie dans sa ville gothique en dehors du monde, selon une époque révolue. Gotham est un mythe de l’imaginaire et du monde des super héros, mais c’est aussi un matériau qui doit être utilisé par l’artiste pour parler de son temps et pour parlé de l’homme.
    On le devine sans mal, mon regret d’un Gotham plus identifiée ne m’a pas duré longtemps, les personnages m’ont portés et je ne voyais qu’eux.

    Quand au côté « pas assez introspectif » et caché de Batman, je pense que ce sont les évènements de cet opus qui vont nous y conduire. Que DK est une bonne suite, logique, à Begins, qui creuse, l’air de rien, le trou dans lequel Bruce va sombrer. C’est comme une montée progressive nous amenant au bord du précipice, pour finir sur la chute : Batman tombe, devient le paria, tout est précipité à la fin, tous les évènements du film nous y ont conduit lentement et c’est maintenant qu’il est seul! C’est dans le prochain que j’attends les doutes, l’introspection, la dépression. Bruce n’avait pas encore assez perdu jusqu’à présent.

    Il y a déjà tellement de choses dans cet opus, on voudrait qu’il y en ait plus, mais ça aurait été trop. Je suis contente du résultat moi. Rachel, une potiche? Moui, et déjà dans le premier, elle est un ingrédient de la chute de Bruce, les vraies femmes de la franchise on sait qui elles sont, et qu’elles vont pas tarder à arriver dans la vie de Bat, vivement! :)

    Et juste pour revenir sur l’aspect médiatisation, le truc avec le journaliste charismatique et les flash info, ça m’a bien rappelé l’univers du comics en revanche. C’est un ingrédient important dans Superman, Batman ou autre où les hauts faits de nos héros sont relatés à travers le prisme médiatique, nous montrant ce que la ville pense d’eux. Le côté très américain de la chose, un peu too much pour nous habitués aux JT pépères français ça m’a bien rebranché avec l’unives des comics en fait^^ Et puis ma fait repensé au book « The Dark Knight » qui s’il n’a rien à voir avec cet opus, fait beaucoup intervenir les présentateurs TV. Enfin ce sont des vignettes qui me reviennent là comme ça, ct marrant^^

    heu…voilà^^’
    Super chronique Krees! C’est toujours un bonheur de pouvoir parler de Batounet! :p

  6. Très jolie critique, bien construite.

    Je ne suis pas d’accord avec toi sur tous les points que tu abordes, mais dans l’ensemble, ta critique correspond à ce que je pense de The Dark Knight.

    À noter, je suis un fondu de Batman, et de son univers.

    Donc…
    – 4 fois ? Pas mal, j’en suis à 8 pour l’instant :D, mais seulement en VO, je n’ai pas encore vu la VF.
    – Mon opinion diverge sur Batman begins, que j’ai trouvé plutôt moyen, comparé à la vision de Tim Burton, plus gothique, plus en accord avec l’image que je me fais du personnage. Begins avait pour lui un Gotham City pas terrible et surtout deux films avec zéro classe. Je préfère donc (et de loin) The Dark Knight.
    – Le fait que Batman soit relégué au second plan m’a énormément gêné également. Tout comme toi, j’ai ressenti un sentiment de déception la première fois que je l’ai vu. Le film ne s’appelle pas « The Joker » mais « The Dark Knight ». Nolan aurait pu s’en rappeler.
    – Je n’aime pas du tout, bis et repetita, la vision de Nolan sur Gotham City. Je te rejoins donc sur ce que tu dis de la ville dans ta critique.
    – À contrario, je trouve le maquillage pour Two-Face parfait. Il fallait trancher entre les deux visages pour une raison propre à la filmographie de Nolan (je te renvoie au superbe article des cahiers du cinéma de septembre 2008). Ce qui me chagrine, en revanche, c’est que le personnage « Two-Face » soit aussi peu utilisé qu’Harvey Dent.

    Quoiqu’il en soit, très bon article !
    Bonne continuation à toi (et vive la vie de parisien :p)

  7. Bien le bonsoir à tous, en particulier à Azariel que j’ai le plaisir de lire pour la première fois :)

    Je vais reprendre dans l’ordre de vos interventions, car pfiou, The Dark Knight est un film qui fait parler de lui!

    @Tatyana:

    J’ai revu il y a peu Batman le Défi, et je préfère de loin cette version… On aime ou on aime pas Burton.. mais je trouve que son univers colle vraiment bien à celui de Batman..

    Oui je comprends tout à fait cette préférence! Certes, les Batman de Tim Burton ont vieilli, mais il a réussi à « burtoniser » l’univers de Bob Kane.

    Cependant je pense que Christopher Nolan a également réussi à « nolaniser » Batman, à sa façon. Comme je le disais, même s’il avait eu un univers cinématographique plus féérique, ça aurait été très casse-gueule pour lui de refaire le même genre d’interprétation que Burton avant lui. Je pense que c’est justement parce que sa filmographie n’a rien à voir qu’il a été choisi pour réaliser cette nouvelle trilogie batounesque.

    Dans the Dark Knight, comme tu l’as dit, on ressent vraiment trop l’influence du “monde réel” oppressant et chiant (pour moi, ce genre de films vaut vraiment la peine si on se distrait et on oublie son quotidien le temps de 2h!) et du coup on se demande quel rapport à tout ça avec Batman et Gotham city!!

    Ce que je vais te répondre rejoint ce que je dis plus haut: Nolan est un réalisteur à l’oeil contemporain, d’où cette interprétation très « monde réel », comme tu le dis justement.

    Quant au rapport entre Batman et la vision de Nolan, je dirais qu’un bon nombre des aventures de l’homme chauve-souris sont des sortes de polars. Donc ce n’est pas non plus une interprétation complètement tirée par les cheveux – même si je suis d’accord pour dire que le film va un peu trop loin dans le réalisme. Après chacun ses goûts bien sûr. D’aucuns diraient que les pingouins téléguidés dans Batman Le Défi vont un peu trop loin dans le surréalisme, lol :)

    @Anne:

    C’est pour ça que j’ai bien tenu à pas regarder trop de BA, de teaser, de poster etc.. à me tenir éloigner de la publicité massive autour du truc, et à juste laisser venir le truc.

    Oui, tu as raison. Ce n’est pas la première – ni la dernière? – fois que je me « grille » un film avant sa sortie car, impatiente que je suis, je guette le moindre spoiler, le moindre extrait, la moindre rumeur pour m’assurer que le film en question ne va pas être naze. J’aimerais éviter de commettre la même erreur pour Batman 3, mais… ça va être dur de résister, surtout si la machine marketing est la même que pour TDK.

    Sans être déçue, je suis sortie confuse de la première fois où je l’ai vue. Limite presque sans avis, trop sous le choc peut-être. Et puis après ça m’a tellement hanté, appelé qu’il a fallu que j’y retourne. Et là j’ai vraiment kiffé!

    Oui, moi aussi je suis ressortie toute bizarre de la première projection… Mais bon, c’était plus parce que j’avais rien compris aux dialogues qu’autre chose je pense! lol

    Moi ce film, je le vois comme un film de transition. Et sachant que ça va tourner en trois opus (plus j’en sais rien) je pense que c’est plutôt bien pensé. Un début novateur, qui remonte aux sources, un milieu transitoire, dont le but n’est pas nécessairement à la surenchère, et un troisième opus qui pourra à mon avis passer au next level et apporter de grands changements. (…)
    Quand au côté “pas assez introspectif” et caché de Batman, je pense que ce sont les évènements de cet opus qui vont nous y conduire. Que DK est une bonne suite, logique, à Begins, qui creuse, l’air de rien, le trou dans lequel Bruce va sombrer.

    Bien vu! On en a parlé un peu tout à l’heure, mais effectivement, sous cet angle le film fait davantage sens. Vu la façon dont il termine (« he is… A DARK KNIGHT! » – énoooorme ^^), ça laisse présager le meilleur pour la suite. Mais bon.

    Moi j’attends du prochain opus qu’il soit encore plus « dark », justement. Avec un Batman plus violent, plus sauvage, moins coopératif et plus à fleur de peau. D’ailleurs, ça pourrait être de bons préliminaires à sa rencontrz avec Catwoman, qui se chuchote décidément très fort. (Mais j’ai aussi eu ouïe dire que le Pingouin et le Sphinx seraient de la partie… Moi ça me ferait délirer, trois méchants dans le troisième volet!)

    « Le trou dans lequel Bruce va sombrer » — wouah mais c’est trop bien dit! Tu veux pas écrire le prochain scénar??? Au moins je serais sûre qu’il me plaira lol XD

    N’est-ce pas l’aspect si commun, si réel, si proche de nous que revêt Gotham dans cet opus qui rend ce qui s’y passe si effrayant?

    Mouais, t’as raison. C’est vrai qu’on ne se dit pas une seule seconde: « Ouais, les gars déguisés et maquillés, là, on y croit pas du tout. » En fait on y croit à toute berzingue, l’histoire est super cohérente et touche à des préoccupations bien réelles et contemporaines. The Dark Knight, un film politique?

    @Azariel:

    – 4 fois ? Pas mal, j’en suis à 8 pour l’instant :D, mais seulement en VO, je n’ai pas encore vu la VF.

    8 fois?! Il va falloir que tu m’expliques! XD Tu ne ressens aucune lassitude? Pourquoi l’avoir vu autant?

    Quant à la VF, je te la déconseille, surtout si tu as vu le film autant de fois en VO – ça va te dégoûter. Enfin, sauf si tu as envie de te marrer un bon coup, bien sûr ;-)

    – Mon opinion diverge sur Batman begins, que j’ai trouvé plutôt moyen, comparé à la vision de Tim Burton, plus gothique, plus en accord avec l’image que je me fais du personnage. Begins avait pour lui un Gotham City pas terrible et surtout deux films avec zéro classe. Je préfère donc (et de loin) The Dark Knight.

    Sur la vision de Burton VS. la vision de Nolan, cf. ma réponse à Tatyana, au début de ce commentaire. Moi aussi, dans l’absolu je préfère la féérie gothique de Timou (oui, Timou).

    Par contre je ne comprends pas ce que tu veux dire pas: « Begins avait pour lui (…) deux films avec zéro classe »? Tu parles de ceux de Schumacher?

    Moi j’aimais bien Gotham dans Batman Begins. Le train suspendu qui traverse la ville, l’île à laquelle on accède par un pont (comme à New York), et même les sales quartiers, je trouve que ça donnait une ambiance bien cool à Gotham. Je trouve que dans The Dark Knight ils l’ont trop aseptisée. Mais comme le dit Anne, si la ville avait été surchargée, ça aurait fait beaucoup pour un seul film, peut-être?

    je trouve le maquillage pour Two-Face parfait. Il fallait trancher entre les deux visages pour une raison propre à la filmographie de Nolan (je te renvoie au superbe article des cahiers du cinéma de septembre 2008)

    Ah, tu titilles ma curiosité! Je vais peut-être l’acheter, du coup. Mais c’est bien parce que c’est toi.

    Ce qui me chagrine, en revanche, c’est que le personnage “Two-Face” soit aussi peu utilisé qu’Harvey Dent.

    Tout pareil! J’ai oublié d’en parler dans ma chronique, pourtant c’est une des premières remarques que je me suis faite. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi Two Face était relégué au quart d’heure de fin (pour caricaturer), même si la scène avec Gordon et sa famille m’a foutu des frissons les quatre fois que je l’ai vue.

    Disons qu’il aurait pu n’apparaître que dix minutes, mais à condition qu’il réapparaisse dans Batman 3. Mais d’après Aaron Eckhart himself, Nolan en aurait bel et bien fini avec Two Face – snif!

    En tout cas merci beaucoup pour vos super commentaires, qui sont une belle récompense quand on passe plusieurs soirs à cogiter sur un article. J’espère vous relire très bientôt :)

  8. “Le trou dans lequel Bruce va sombrer” — wouah mais c’est trop bien dit! Tu veux pas écrire le prochain scénar??? Au moins je serais sûre qu’il me plaira lol XD

    Mouhaha, ouais! Tu sais quoi? On va se faire un scénar aux ptits oignons et on va lui envoyer à Cricri Nolan là! Non mais! ptdr

    Moi j’attends du prochain opus qu’il soit encore plus “dark”, justement. Avec un Batman plus violent, plus sauvage, moins coopératif et plus à fleur de peau. D’ailleurs, ça pourrait être de bons préliminaires à sa rencontrz avec Catwoman, qui se chuchote décidément très fort. (Mais j’ai aussi eu ouïe dire que le Pingouin et le Sphinx seraient de la partie… Moi ça me ferait délirer, trois méchants dans le troisième volet!)

    Baaah j’le trouve déjà pas trop trop coopératif moi là le Batounet^^’ Mais ouais, le côté « naan laissez moi je suis trop seul au monde, Alfred je n’ai plus que toi » (ptdr) ça peut être pas mal et là d’un coup voilà Catwoman et ça justifie peut-être quelque part, qu’il s’acoquine avec une hors la loi! En espérant qu’il feront la nouvelle Catwoman un peu moins gentillette que celle de Burton (qui était très frappée mais un peu culcul la praline sur les bords quand même^^’).
    Sphinx? C’est qui ça? Enigma?

    The Dark Knight, un film politique?

    Hummm, on peutse poser la question, bien que je ne pense pas non. Mais c’est clairement un film qui intègre les préoccupations de son temps, et la politique en fait partie. Mais après, je rapporterais pas chaque scène, chaque réplique et toute l’intention de Nolan à ce niveau, comme l’ont fait certains critique. Je pense juste que les évènement dans la vie de Bat s’y prêtaient bien, ça a du venir naturellement.

    Sur la vision de Burton VS. la vision de Nolan, cf. ma réponse à Tatyana, au début de ce commentaire. Moi aussi, dans l’absolu je préfère la féérie gothique de Timou (oui, Timou)….
    Moi j’aimais bien Gotham dans Batman Begins…

    Jusqu’à présent, Begins compris, de tous les Batman que j’avais vu, je préférais indéniablement le Returns Burtonnien. Mais depuis DK, en fait je trouve la vision de Burton à des années lumières. C’est clair c’est beau, y a des choeurs qui font la la la^^’ ça insistait bien sur le côté psychologique, les persos étaient bons, mais je trouve que Batman était encore plus inexistant qu’il peut l’être dans DK et que le cirque, les hauts buildings pointus, la Batmobile à ailerons tout ça mis bout à bout, c’est too much. Je garde cette vision dans mon coeur, mais une vision plus réaliste me touche davantage, elle fait de Batman une fable intemporelle en fait, humaine, et non pas une fable-carton de laquelle on peine à se sentir véritablement proche.
    Après, la Gotham de Begins c’est vrai qu’elle est bien, que dans DK c’est un peu froid, ça va avec le scénar mais j’ai quand même hâte de retrouver le manoir, la batcave etc. (et une nouvelle caisse du coup!!!) . Par contre, Batman Begins souffre vraiment trop d’être vu plusieurs fois. dès la deuxième vision je m’ennuyais, ce qui n’est pas le cas de sa suite^^

  9. Aucun sentiment de lassitude, car tout comme toi, plus je le vois, plus j’accroche. Seule la fin me barbe, juste après que le Joker fasse exploser l’hôpital. Toute la séquence des ferry-boats me gave effectivement. Mais à part ça, au bout de huit fois, j’ai hâte d’avoir du temps pour caser une neuvième séance !
    Et puis je varie : un coup l’UGC Ciné Cité Bercy, un coup le MK2 Bibliothèque !
    Je l’ai vu autant de fois tout simplement parce que j’adore le film, j’adore Batman, et j’adore encore plus le Joker.

    Je ne parlais pas des films de Schumacher, en fait j’ai oublié d’écrire un mot : je voulais dire « zéro méchant digne de ce nom dans Batman begins ». Que ce soit l’Épouvantail ou le maître de Wayne, je les ai trouvé totalement inintéressants par rapport aux autres super-vilains des autres Batman.

  10. @Anne:

    Sphinx? C’est qui ça? Enigma?

    Oui c’est l’Homme Mystère, alias Edward Nigma, alias Ed Nigma, tout à fait. J’adorerais voir la version de Nolan!… C’est un de mes méchants préférés ^^ Je le verrais bien davantage « psychanalytique » que la version montée sur ressorts de Jim Carrey. Des énigmes bien vicieuses remettant l’identité de Bruce/Batman en jeu…

    j’ai quand même hâte de retrouver le manoir, la batcave etc. (et une nouvelle caisse du coup!!!)

    Ouais, moi aussi! Je me demande ce qu’ils vont pondre comme Batmobile cette fois.

    Par contre, Batman Begins souffre vraiment trop d’être vu plusieurs fois. dès la deuxième vision je m’ennuyais, ce qui n’est pas le cas de sa suite^^

    Ah pas moi tu vois. Bon, certes, le passage de l’initiation, quand tu l’as vu une fois, ça suffit (bien qu’il soit très bien réalisé), mais perso les débuts de Batman me font bien délirer (sur les docks, lors de la livraison des « lapins »). Ce sont des passages qui mettent super bien en valeur le personnage et surtout ce concept de peur qui lui est cher: honnêtement, dans The Dark Knight, Batman ne m’a pas donné autant de frissons de plaisir.

    @Azariel:

    Seule la fin me barbe, juste après que le Joker fasse exploser l’hôpital. Toute la séquence des ferry-boats me gave effectivement.

    Ah oui, moi c’est pareil. Un peu cucul la praline le coup du gros méchant qui jette le détonateur par la fenêtre @_@ C’est vrai qu’il dure longtemps ce passage, en plus on ne comprend pas pourquoi il n’y a que deux ferrys?! Alors que Gotham est une ville énorme quand même. Les gens n’ont pas l’air plus apeurés que ça…

    j’adore Batman, et j’adore encore plus le Joker.

    Pareil :-D

    je voulais dire “zéro méchant digne de ce nom dans Batman begins”. Que ce soit l’Épouvantail ou le maître de Wayne, je les ai trouvé totalement inintéressants par rapport aux autres super-vilains des autres Batman.

    Oui tu as raison. Du moins, l’Epouvantail et Ras-Al’Ghul sont des super méchants, mais dans le film ils étaient un peu en retrait par rapport à la personnalité de Batman (mais bon, dans TDK on tombe dans l’excès inverse – il semble difficile d’équilibrer Batman et ses ennemis!). J’aurais bien vu l’Epouvantail encore plus glauque, plus taré, et Ras davantage barré dans son trip de vie éternelle (comme dans le dessin-animé). M’enfin. C’était peut-être voulu dans la mesure où, à la fin de Batman Begins, Gordon dit à Batman: quid de l’escalade? Vous portez un masque, ça encourage les tarés à en faire de même. D’où le Joker en quelque sorte.

  11. Breizh 29

    7 juin 2012

    Tu trouve le film naze,OK,alors pourquoi tu l’as vu 4 fois ???

  12. Parce que j’aime me faire du mal ???????????????

    Parce que je ne l’ai pas trouvé « naze », mais que seuls certains aspects m’ont déçue ??????????????

    Mystère !!!!!!!!!! lol

  13. Moi je dis que la réponse mystère commence par « BA » et se finit par « LE » :p

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