J'aime pas Facebook.
J'aime pas Facebook. Car, à part me donner l'illusion que je suis copine comme cochon avec la moitié de l'humanité, à quoi ça sert ? Sans doute pas à me sentir plus proches de ces gens-là…
Les blogs que je lis, je les lis grâce à leur flux RSS. D'ailleurs, aucun blog que je lis ne publie ses articles en intégralité sur Facebook, alors je suis obligée d'aller les lire dans le contexte original. Ça tombe bien, je préfère. J'ai toujours trouvé super malsain le fait de publier l'intégralité de ses billets sur une plateforme tierce, qui plus est sur Facebook… Les lecteurs moins malins commentent directement sur Facebook alors que ton blog WordPress reste désespérément VIDE – non, vraiment, y'a pas à tortiller, c'est une erreur de faire ça. Annoncer ses nouveaux billets, ok, mais juste avec un lien qui mène à mon blog, cela va de soi.
Les amis dont je suis vraiment proche, je les vois, je partage de vrais moments avec eux, bref, nous nous écrivons et nous faisons des clins d'œil sans avoir besoin d'une plateforme sociale entre nous. Mais alors que dire des amis dont j'ai été proche (mais ce n'est plus trop le cas) avec qui je suis toujours amie sur Facebook ? Cas de conscience. Si je les retire de ma liste d'amis, ils peuvent croire à juste titre qu'ils ne sont plus mes amis. Et pourtant si. Certes, pas aussi amis que pendant l'âge d'or, mais quand même ami-ami. Alors que faire ? Patienter des années pour lire qu'untel s'est marié sans m'avoir invitée, ou qu'unetelle a accouché en catimini ? Merde, et moi qui croyais qu'on était amis !
Les collègues, je préfère les avoir au chaud sur Viadeo ou LinkedIn. Avoir des collègues en "amis" sur Facebook, hé bien… ça sonne mal. Cela m'oblige à les filtrer, cela les oblige à me filtrer, bref, une situation inconfortable qui ne sert au final à rien puisque ni eux ni moi ne pouvons lire nos statuts respectifs. Seriously WTF ? Il n'y a que deux anciens collègues que je considère comme de vrais bons copains qui peuvent lire mes statuts et voir mes photos…
Les anciens camarades de classe, alias : les Dossiers. Non parce que ça vient d'une bonne intention, c'est sûr, que de voir la tronche que se paie la grande perche du CM2, mais entre le moment où on a six ans et qu'on fait les marioles dans la cour de récré, et celui où on en a trente et que nous ne sommes plus que de parfaits inconnus, quand même, y'a un fossé ! Tu te fiches comme d'une guigne des photos de mon magnifique Chartreux, de savoir que j'écoute Tori Amos en boucle depuis dix ans ou que je ne mange pas d'aliments froids et salés. Et moi, je vis parfaitement bien en ignorant que tu t'es mariée dans une robe chantilly avec ton papa militaire au bras, que tu es devenu papa faisant fi de ton passé de dragueur invétéré, ou que tu adores lire et partager ton horoscope quotidien au petit-déjeuner. Alors cesse de m'envoyer des invitations pour Farmville s'il te plaît, merci.
Les « connaissances ». Ces personnes ne rentrent dans aucune véritable case bien que je les aie déjà fréquentées, en vrai ou sur Internet, de façon assez prolongée pour considérer les connaître un minimum. Seulement, les années et la confiance aidant, certaines de ces connaissances s'épanchent elles aussi sur leurs convictions qui, sinon me scandalisent, du moins m'indisposent. Non, je ne m'en fous pas de la condition animale, mais voir des photos de chiens partiellement dépecés ou de chatons à qui ont a coupé les oreilles, comment te dire, ce n'est pas à moi qu'il faut les montrer. Pareil pour les saillies politiques, les appels incessants aux manifs, aux pétitions, aux dons, etc. J'en reçois déjà suffisamment dans ma boîte aux lettres…
Les inconnus au bataillon. C'est ma faute aussi, je ne devrais pas indiquer le lien de mon profil Facebook sur mes différents sites. Ça suscite des vocations bizarres de gens que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, et qui pourtant m'envoie des invitations alors que, clairement, on n'a rien en commun. Parfois, on écoute la même musique, mais est-ce une raison suffisante pour rejoindre mes amis Facebook ? C'est à ça que sert LastFM, non ?
Les idoles. Il arrive parfois que ça soit moi, l'inconnue au bataillon, qui frappe timidement à la porte de cet(te) artiste dont je connais les disques par cœur ou de cet(te) auteur(e) dont j'ai dévoré tous les bouquins, lui cassant à mon tour les bonbons. Cette personne, aussi talentueuse soit-elle, n'a pas créé de page à son nom, et continue à utiliser le même profil que le commun des mortels, me forçant à faire l'effort du premier pas, et d'appuyer irrésistiblement sur le bouton "Ajouter comme ami(e)". Et là, forcément, se crée un malaise le temps que mon idole réponde – ou pas – à mon invitation. Si d'aventure, j'échange avec cette muse quelques mots, il me semble alors me retrouver dans ce type de situation. Faut m'excuser.
Les ex. Ah non, pas les ex, pitié !!
Bref, dans l'ensemble, ce sont autant de situations qui me mettent mal à l'aise. Et je ne dis pas ça parce que mon statut Facebook le plus populaire a suscité à peine 6 commentaires et que je suis frustrée et que je trouve que Facebook c'est tout pourri. Sans doute Facebook est-il utile pour réunir les gens, ça c'est sûr. Et aussi pour que les marques nous refourguent leur came, comme à des oies bien sages qui se retrouvent subitement et brutalement gavées par un beau matin ensoleillé.
C'est juste que… j'aime pas Facebook.
19 décembre 2011
J'ai lu et à la fin, j'ai failli... liker ^^"
19 décembre 2011
MALAISE !
19 décembre 2011
Je ne dirais que : http://www.youtube.com/watch?v=EbCz1buCFkg
19 décembre 2011
EMBARRAS.
19 décembre 2011
Désolé.
20 décembre 2011
On a tous une relation amour-haine avec Facebook (sinon nous n'y serions pas). Pour les quelques amis dont je veux vraiment avoir des nouvelles, ça vaut la peine de suivre les aventures moins intéressantes et masquer tous les jeux des autres.
20 décembre 2011
Pour les mêmes raisons évoquées (+ le problème des statuts qui ne me "représentent" pas totalement et qui faussent le jugement des "amis" à mon égard, + le problème de l'écriture pour laquelle il est malheureusement plus facile de consacrer un statut de 140 caractères qu'un article bien pesé), j'ai entamé un sevrage radical depuis un mois et demi, et franchement ? Je revis et surtout j'ai oublié d'y retourner. Ça vaut le coup d'essayer et de garder le contact de manière plus privilégiée par mail/tel/vive voix avec ceux qui comptent. Bon courage anyway :)
20 décembre 2011
Moi j'ai trouvé une solution toute simple : même profil pour tout le monde, pas de souvenirs de vacances, carnets d'adresses géant. Et hop ! Moi non plus j'aime pas facebook mais du coup, c'est utile.
20 décembre 2011
Salut Marie,
pour mieux documenter ce billet, je te propose ce lien vers la vidéo de Ross Gardiner.
20 décembre 2011
Facebook, ce n'est qu'un réseau ultra-ultra-ultra-rapide avec des requins derrière. Pour ce que les gens font entre eux, c'est à peu près comme dans la vie : on peut s'ignorer, se mentir, se harceler, s'espionner, s'engueuler, ... (avoir des relations saines aussi, hein !)
C'est quand on ne fait pas attention, ça prend des proportions gigantesques. La faille est toujours humaine.
Que ce soit pour faire la promo d'un billet ou voir ses photos de soirées faire le tour du web, c'est ce même réseau véloce qui est à l'oeuvre.
Bref, il faut dominer l'outil pour qu'il nous domine pas (trop).
24 décembre 2011
Merci à tous pour vos commentaires intéressants !
@Bloui : c'est un bon argument ! C'est vrai qu'on peut filtrer à mort (ce qu'on publie et ce qu'on lit), cependant je vis ça comme une contrainte… Mais oui, ça me permet comme toi de suivre ceux qui n'ont ni blog ni compte Twitter.
@Laetitia : ça fait envie j'avoue ! J'y réfléchis depuis quelques mois… Tu parles de sevrage, c'est vraiment ça. Je ne pense pas supprimer mon compte (uniquement parce que j'administre plusieurs pages), mais effectivement, ne plus utiliser mon profil, désinstaller l'appli de mon iPhone, ne plus permettre à Facebook de m'envoyer des mails, ce genre de trucs.
@Ally : ouais, bonne idée, comme ça tu n'as plus à filtrer ce que tu publies ! C'est une bonne approche, mais ça ne résout pas, pour moi, les dilemmes qui se posent quand je reçois certaines invitations.
@Olmon : je ne connaissais pas cette vidéo, merci !
@Yop! : vous ici ? chouette :) Tout à fait d'accord avec toi sur l'aspect « domination ». C'est comme tout tu me diras… À une époque on posait des questions sur le fait d'avoir un blog (dévoiler une partie de sa vie à des lectures anonymes), mais ça a totalement été occulté par les réseaux sociaux et en particulier Facebook. Dans tous les cas oui, c'est à chacun d'entre nous d'utiliser ces outils à bon escient, même si ça instaure, pour ma part, un questionnement permanent sur la bonne attitude à adopter… Bref, c'est devenu plus un ennui et une contrainte qu'autre chose, depuis six mois, et c'est pour ça que je considère sérieusement la possibilité de ne plus l'utiliser.
24 décembre 2011
Hop! Comme le lien n'a pas fonctionné, je reposte !
You need to get off Facebook !
15 février 2012
Facebook de mon côté c'est une sorte de carnet d'adresse et surtout carnet de note ouvert aux amis où je partage (et recense aussi à titre perso) mes gros coups de coeur musique / articles / sites webs.
Les infos persos sont vraiment trèèès rares et à part des photos de voyages, il n'y a rien que je ne considère pouvoir entrer dans la sphère privée d'accessible. Pour le reste il y a les mails / mp / sms / téléphone à un ami !
Avec ces quelques principes c'est certains que je ne suscite pas énormément de "j'aime" ou de commentaires mais aucune prise de tête du coup ...
15 février 2012
Mmm, cette phrase me fait réaliser à quel point, oui, Facebook est frustrant, dans la mesure où, dès que tu partages un peu de ton univers, tu as forcément une attente de retours… Et ce encore plus quand tu as beaucoup de contacts.
Pour ma part, comme toi, le statut qui a le plus de succès a dû avoir 8 likes et 5 commentaires, je trouve ça décevant, sans doute parce que j'en attends trop.
Ma réflexion sur ce réseau social n'est pas terminé, et j'estime à 98,5% mon degré de lassitude, sur le mode « prête à prendre ses clics et ses clacs incessamment sous peu ».
Comme tu dis, les vrais amis, les rares, ceux qu'on compte sur les doigts de la main, on les contacte différemment, de toute façon. Et tous les autres… hé bien, s'ils ont vraiment envie de prendre des nouvelles, ils savent où me trouver, à commencer par une petite recherche Google !
15 février 2012
Attention, si je n'étais pas clair dans mon post précédent je précise : j'apprécie énormément cette facilité de partage des découvertes :)
C'est pour l'usage que j'en fais un outil à mon goût très efficace. Seulement comme toujours il y a ceux qui parlent à tord et à travers, de la couleur de leurs sous-vêtements aux tirages lotos pour gagner une super carte extrêmement rare sur un jeu virtuel (mais seulement accessible si tu as réussi à inviter/spammer assez 200 amis).... et les autres.
Les maths sont catégoriques les premiers sont bien plus envahissant et étouffent les seconds.
C'est l'effet kikoolol que Facebook permet d'exposer en pleine lumière qui lui vaut également ce retour de bâtons m'est avis.
19 mars 2012
Ce post date mais...
J'ai créé le blog Terra Pixela, tu aimais bien me lire, tu m'as demandé "en amie" sur facebook...
Terra Pixela n'est plus depuis un bon moment maintenant (même si je compte bien le faire revenir un jour !!), nous sommes toujours "amies" sur facebook, j'aime te lire...
Plutôt marrant tout ça quand même ;)
29 mars 2012
Salut Terra ! Mince, j'étais complètement passée à côté du hiatus de ton super blog… (faut dire que je n'ai plus mis les pieds dans mon Google Reader depuis, euh, non en fait j'ai honte de le dire ^^;)
Ravie qu'on soit toujours connectée après toutes ces années ! Merci de continuer à me lire :-)
Tiens-moi au courant pour la réouverture surtout !
17 mars 2013
Super ton article !
Facebook c'est ce raconter a soi meme le mensonge auquel on a tellement besoin de croire.
30 octobre 2013
Je cherchais une info sur ton blog, et voilà que je tombe sur ce billet. Plus le temps passe, plus je songe à me retirer de Facebook, ou du moins à plus publier (et effacer ) ce qui est personnel …
Mais c'est compliqué car j'ai bcp de personnes dans mon entourage qui l'utilisent… :(
1 novembre 2013
Salut Sophie !
Je suis dans une situation similaire à la tienne : j'aimerais supprimer mon profil perso de Facebook, mais j'en ai besoin pour continuer à administrer mes pages…
Du coup, je mets très peu à jour mon profil et je refuse 95% des demandes qui me sont envoyées.
Rien à faire, je préfère Twitter ! ^.^
23 juillet 2014
Il n'est jamais trop tard pour donner son avis :D
Article que j'apprécie (fond et la forme) et que je partagerais avec plaisir via le bouche-à-oreille ou bien que je citerais sur mon propre blog... ! Tu m'as donné l'envie d'être en fervent défenseur de la prise de conscience avec mon entourage qui des fois pense que leur vie est meilleure sur cette plateforme qu'en réalité ... ! Peace ;) continue comme ça tu déchire !
23 juillet 2014
Merci Guillaume ! :)