Je rentre tout juste d'un week-end à Bordeaux, où je suis allée assister à mon tout premier Sud Web, l'alternative méridionale à Paris Web.
J'ai trop envie de vous raconter ! :)
Un programme inhabituel
Là où Paris Web propose des interventions pointues consacrées à la technique et au design du web, Sud Web offre quant à elle des conférences « d’ouverture », dont les sujets peuvent un peu déstabiliser de prime abord (Le web dans le monde agricole, anyone ?), mais dont la somme forme un tout original et captivant.
Et j'aime beaucoup cette complémentarité, tant entre les deux évènements qu'entre les contenus que chacun d'eux propose, qu'entre les profils des participants, des orateurs et du staff.
J'aime le mélange des genres, les expériences et les hybridations, et Sud Web a dépassé mes attentes.
Les conférences et les ateliers m'ont beaucoup nourrie. Ils m'ont permis de découvrir une ribambelle de sujets dont j'ignorais tout (l'industrie textile et le zero waste, par exemple), mais aussi d'en redécouvrir d'autres grâce à un point de vue original (The Bus Factor).
Cela m'a aussi permis de cogiter sur des problématiques périphériques à la production dont on ne parle selon moi pas assez dans mon milieu professionnel : droit du travail, passion vs. rémunération, discussion sur le burn out et l'épuisement professionnel, notamment.
Parité bien ordonnée commence par soi-même
Autre bonne surprise : beaucoup d'oratrices et de staffeuses ! C'est pas encore la parité parfaite mais on s'en rapproche beaucoup, et ça fait vraiment du bien – surtout à l'heure où d'autres conférences web peinent encore, en 2016, à diversifier les profils de leurs intervenants.
La « Thym » (= l'équipe) de Sud Web ne fait aucun mystère sur la manière dont elle bâtit le programme : la clé est dans la curation.
J'ai été particulièrement fière et heureuse de voir de très jeunes-femmes prendre la parole avec une intelligence et une maturité impressionnantes :
- Roxane Debruyker, encore étudiante, qui a résumé de façon magistrale tout un tas de problématiques liées au travail dans le web du haut de ses 22 ans ;
- Maïtané Lenoir, qui débute tout juste en UX/UI design, mais qui a proposé un atelier autour d'un sujet d'actualité passionnant : « J'aime mon métier, mais… ».
Cela m'enthousiasme de voir que la relève est assurée, et que d'aussi jeunes personnes réussissent à vaincre leur timidité et leur possible syndrôme de l'imposteur pour prendre la parole dans un évènement professionnel alternatif comme Sud Web.
Mais, en même temps, quelque chose me perturbe quand je les vois déjà si inquiètes et découragées pour leur satisfaction et leur avenir professionnels alors qu'elles débutent à peine dans le métier…
https://twitter.com/kReEsTaL/status/736136047663271937
https://twitter.com/kReEsTaL/status/736588917856710656
Auto-gestion et crayolas
Un autre aspect qui m'a beaucoup plu, c'est la dimension « Do it yourself » de Sud Web.
En particulier l'atelier « Lettering et crayolas » animé par Laurence Vagner samedi matin : c'était hyper cool de dessiner et de faire quelque chose d'autre que du web, tous ensemble.
Un bon gros vidage de tête pour commencer la journée qui a fait du bien à tout le monde ! (De toute façon moi c'est pas compliqué, tu me mets un crayon ou un pinceau dans la main, je me détends instantanément !)
Bon, bien sûr, on est loin de ce que fait Francis Chouquet en lettering, mais *yay* pour commencer quelque part, même de très loin, même si on ne sait pas trop où on va, et même (et surtout ?) si c'est juste pour se faire plaisir.
La veille, autre moment DIY très agréable : l'assemblage de notre porte-câbles Sud Web, conçu spécialement pour l'occasion par Mylène L'Orguilloux.
Cela nous a tous tellement absorbés que ça a même perturbé le « walk talk » prévu par le staff en fin de journée ! ^^
Enfin, c'était fascinant de voir le programme des ateliers du samedi se construire au fur et à mesure selon les propositions des participants.
C'était très chouette de voir autant d'idées converger et se compléter, et d'écouter chaque orateur et oratrice présenter son idée face aux autres, et de voter à main levée, de manière décontractée, transparente et démocratique.
Les années précédentes, en suivant les élaboratoires (= les ateliers de Sud Web) de loin, je n'avais jamais bien compris comment une telle journée auto-gérée pouvait s'organiser.
Mais en y ayant assisté et participé cette fois, je peux vous garantir que ça se fait très facilement avec des gens de bonne volonté ayant plein d'idées !
Des rencontres lumineuses
Sud Web, c'est aussi des rencontres géniales, beaucoup de nouvelles têtes, des surprises, des sourires, et un max de bienveillance et de tendresse, aussi.
J'avoue, je me suis parfois sentie un peu submergée par le nombre de personnes géniales que j'ai rencontrées pendant deux jours (INTJ oblige), mais c'était très agréable d'élargir mon horizon, d'échanger et d'écouter les autres, surtout.
Et quelle joie de retrouver mes copines Marie-Cécile, Laurence, Véro, Delphine et Enza, mais aussi de rencontrer Gaëlle, une personne riche, drôle et hyper passionnée, dont la conférence était un véritable rayon de soleil pour moi qui ne connais rien à la data (+ 10 points pour avoir parlé de cronuts en pleine conf' et pour avoir porté son badge au bout d'une lanière de pins Disney).
Ma conférence coup de cœur
Outre la conférence de Gaëlle, j'ai adoré celle de Stefanie Posavec, dont le projet d'une carte postale par jour pendant un an était déjà une belle découverte il y a quelques mois :
C'était très intéressant de comprendre le processus créatif derrière chaque carte, le choix des sujets à analyser, et d'apprendre que même Stefanie, pro de la data, a besoin de plusieurs essais sur le papier avant de trouver la forme qui convient à chaque ensemble de données.
Mais mon amour pour la démarche de Stefanie a véritablement explosé quand elle a défendu une approche accessible à tous, loin des intégristes de la data qui voient d'un mauvais œil qu'on puisse sortir du moule et faire de jolis petits dessins colorés à la main pour présenter les données plutôt que les sempiternelles présentations plates et froides dont ils sont friands.
Tout ce dont vous avez besoin, nous dit Stefanie, c'est d'un crayon. Et il me semble qu'on peut dire la même chose pour d'autres domaines créatifs, qu'il s'agisse de design, de poésie, de dessin ou de lettering : tout commence par un crayon.
Ensuite, faites les choses pour vous, sans vous soucier du quand dira-t-on.
Inutile de dire que j'attends la sortie du livre Dear Data de pied ferme !
Plein de réflexions à Sud Web
En quelques mots, voici les réflexions qu'on a partagées à Sud Web, et qui m'ont particulièrement intéressée.
L'épuisement des travailleurs du web
J'en parlais plus haut : pendant Sud Web, nombreux étaient les témoignages qui n'étaient pas au beau fixe.
Une véritable inquiétude a traversé l'évènement à propos de nos conditions de travail et de l'épuisement physique et intellectuel lié à l'industrialisation de nos métiers : accélération des rythmes de production, automatisation des outils et des process, découpage de l'activité en silos et déshumanisation progressive du cycle de conception et de production.
À peine finissons-nous un projet que nous devons enchaîner sur le suivant, sans pouvoir pousser la qualité, l'accessibilité et l'UX aussi loin que nous le souhaiterions, et sans pouvoir prendre le recul nécessaire sur notre production.
On a aussi beaucoup parlé de burn out, mais aussi d'emprise mentale et de pervers narcissiques, notamment pendant l'atelier de Marie-Cécile Paccard et de Goulven Champenois, auquel a beaucoup contribué Jacques Pyrat.
Jetez un œil aux 12 signes de détection d'un burn out : si vous vous reconnaissez dans plus d'un tiers d'entre eux, il est peut-être temps de faire quelque chose.
Un autre moyen simple pour faire le point : notez chaque jour, dans un petit carnet dédié à ça, la qualité de votre journée professionnelle (par exemple, un point vert si la journée a été fructueuse, un point rouge si elle s'est mal passée). Au bout d'un mois, faites un premier bilan. Vous serez peut-être surpris !
L'importance des side projects
Notre épanouissement professionnel pourrait en partie dépendre de nos side projects et de nos centres d'intérêt personnels.
Je pense forcément à Basile Simon et à son projet Airwars, pour lequel il n'est pas rémunéré ; Mylène L'Orguilloux et le textile ; Antoine Fauchié qui nous encourage à développer notre petite fanzine créatif sur le web, Pauline Calmé, ingénieure qui s'est reconvertie dans le théâtre, et tant d'autres.
Connaître des gens comme ça, c'est important, non seulement pour prendre conscience qu'il existe un chemin pour chacun·e d'entre nous, et que nous pouvons l'emprunter à tout moment.
Transmettre notre savoir
De la même façon, la transmission – enseigner, partager sur un blog nos réflexions et nos expériences, échanger de vive voix avec plus junior que soi, collaborer avec des apprentis – est très importante.
C'est même l'un des piliers de notre communauté, initialement autodidacte. Et les évènements comme Sud Web permettent justement d'apprendre et de transmettre, en dehors de nos lieux de travail, et en dehors de toute contrainte de production.
Le simple fait de se voir et d'échanger dans des lieux neutres, loin de nos bureaux, active déjà notre capacité à prendre du recul sur notre activité.
Croire en soi et agir pour soi
En cas d'un projet de reconversion ou, simplement, de précision/réorientation pro, l'essentiel est de se donner les moyens et d'y croire, même si on manque d'expérience, pour que les autres y croient aussi et nous donnent notre chance.
Ce n'est pas mal de remettre en question notre travail et nos obligations professionnelles, même quand on débute. L'essentiel c'est de prendre soin de soi et d'agir avant de se griller complètement.
J'ai découvert le « syndrôme de l'enfant sage », qui nous pousse à faire les choses pour les autres, et pas pour nous, ce qui est toujours source de mal-être : j'ai été choquée de voir combien je lui ai déjà sacrifié.
Nouvelles modalités du travail
Autre piste de réflexion intéressante : la réappropriation du temps et des modalités du travail pour trouver son équilibre personnel (réduction du temps de travail, télétravail, nomadisme).
À noter : l'ébauche de bonnes pratiques / d'un code du télétravail, qui a émergé lors de l'atelier d'Élie Sloïm.
Notre travail a-t-il un sens ?
Enfin, j'ai profité de Sud Web pour poursuivre mon questionnement de fond sur le sens de notre travail, et sur l'utilité de celui-ci.
- Quelle est l'utilité de tout cela ?
- Rendons-nous véritablement service aux utilisateurs ?
- Des tests utilisateurs en interne, qui ne tiennent pas compte des véritables utilisateurs ciblés par un site, sont-ils réellement pertinents ?
- N'est-ce pas dérangeant de savoir que les projets web sur lesquels nous travaillons avec acharnement aujourd'hui n'existeront peut-être plus dans un ou deux ans ?
- Que dire encore de la mise au placard de ce développeur, salarié, qui avait pris l'initiative d'améliorer la recherche d'un site après avoir consulté des stats démontrant un fort taux d'abandon parce que la recherche par chiffre n'était pas prise en compte et ne renvoyaient jamais les bons résultats ?
- Et que dire encore de ces personnes qui traitent ce jeune dev de « chieur » parce qu'il invite à plusieurs reprises ses collègues à adopter une conception UX et accessible en interne ?
TL;DR
Bravo à la Thym Sud Web, qui a fait un excellent travail ! Si je devais noter cette expérience, je mettrais un bon 12/10.
C'est très addictif de retrouver des gens aussi inspirants et éclairés. Chaque année je ressors de Paris Web reboostée et remotivée, des étoiles plein les yeux et une foi dans le web et ses artisans renouvelée.
Et c'est pareil au sortir de mon premier Sud Web : profiter de tant de générosité et de bonnes ondes pendant deux jours fait vraiment du bien. D'ailleurs, la générosité est contagieuse : donner nous fait autant de bien qu'à la personne qui reçoit. Alors, soyons gentils, et soyons généreux !
Je finis ce billet avec quelques photos de Bordeaux, qui est vraiment une très belle ville :
D'autres comptes-rendus de Sud Web à lire du côté de Lanyrd, et plein de photos à voir sur FlickR.
Vivement l'année prochaine ! :)
1 juin 2016
Encore une tartine généreuse et inspirante ! merci beaucoup !
Enfin un espace où l'on peut parler des conditions de travail dans le web, au delà de la branchitude. #designerDebout #lesLicornesExistent
2 juin 2016
Oui, je pense que ça t'aurait plu :)
1 juin 2016
Coucou Marie :)
Ravie de voir que ton petit séjour à Bordeaux t'a plu et t'as permis de découvrir la ville sous un jour plus positif, même pluvieux ^^(tu m'avais dit que tu en avais un souvenir mitigé, si je me souviens bien).
Je suis très déçue de ne pas avoir pu être présente ce weekend, et de ne pas t'avoir - enfin - croisée, j'espère vraiment que ce n'est que partie remise !
Petite question sur le programme, qu'as tu pensé du talk d'Antoine Fauchié sur le fanzinat du web ? Ce thème m’intéressait beaucoup mais je n'ai pas lu de vrais retours le concernant sur les premiers retours de Sud Web.
Je te souhaite une belle journée
2 juin 2016
Hello Mylène ! Oui c'est exact, je n'étais allée à Bordeaux qu'une seule fois, juste après le bac, pour passer un concours, et cela avait été une expérience vraiment détestable. Mais je n'avais passé que 12 heures sur place, coincée sur un campus, donc c'était vraiment un jugement à l'emporte-pièce ! Comme quoi l'affect nous fait voir les choses de façon déformée, c'est un peu inquiétant d'ailleurs.
Moi aussi j'ai regretté que tu ne sois pas là, mais je me dis qu'à force de se manquer, on va bien finir par se croiser !
J'attendais également beaucoup de cette présentation ! J'étais totalement en phase avec le propos d'Antoine, mais j'ai un peu regretté qu'il n'ait pas le temps de donner des exemples. En 15 minutes toutefois c'était sans doute impossible.
Ceci dit, la liste est dispo sur son site ! :) (Et ses slides aussi.)
1 juin 2016
Oh, comme j'aimerai assister à des choses comme ça. Chacun de tes CR m'inspire et me donne envie de participer à ces moments là, même si mes univers sont si éloignés...
Et les questions que tu poses, malheureusement tant au coeur de mes préoccupations en ce moment
2 juin 2016
Coucou ! Sud Web est vraiment plus facile d'accès que Paris Web, thématiquement. Je pense que tu pourrais tout à fait y trouver ton compte !
Quant aux préoccupations métier, en effet oui, il y a cette lame de fond qui nous touche toutes et tous : ça fait du bien d'en parler et d'échanger, et pour moi c'était important de le faire aussi sur mon blog, après en avoir parlé de vive voix à Sud Web, pour étendre encore la réflexion, toucher davantage de monde et rassurer sur le fait qu'on n'est pas seul·e.
1 juin 2016
chère Marie,
je ne fais absolument pas partie du monde que tu nous racontes aujourd'hui et pourtant j'ai adoré lire ce billet.
Fluide et enrichissant.
Tu nous transmets les énergies positives que tu as reçues ou prises au passage lors de ton escapade à Bordeaux.
Une bouffée d'air pour moi qui suis dans mes cartons à Bangkok.
Hâte vraiment de lire le prochain billet, tout en douceur comme ce blog.
Cicia
2 juin 2016
Merci, Cicia, cela est vraiment rassurant pour moi de savoir que j'ai réussi à rendre digeste un sujet a priori loin de toi ! Je pense que c'est ça qui est intéressant, d'être curieux et de sortir un peu de sa zone de confort régulièrement, ne serait-ce que le temps de lire un billet comme ça…
Tu parles de cartons : tu déménages simplement ou tu quittes la Thaïlande ?
1 juin 2016
Merci de ce retour sur Sudweb! Je vois que nous ne sommes pas les seuls à questionner notre métier, d'abord, et le sens du monde du travail ensuite. J'aurais sans doute du y passer : l'éclectisme des sujets abordés m'auraient vraiment intéressé pour une fois, et ensuite reprendre un bain de rencontres et d'échanges ne m'aurait pas fait de mal. Mais mauvais timing, et complètement à sec, ça sera pour la prochaine fois j'espère! :)
2 juin 2016
Hello Sophie ! Merci pour ton retour, ça me fait bien plaisir !
Je pense que ça t'aurait complètement parlé, oui. Le fait qu'il n'y ait que 150 participants (environ) à Sud Web, rien que ça, ça décontracte complètement l'ambiance, et rend l'évènement très chaleureux. C'est plus facile de parler aux autres. Je me rends compte que c'est limite plus ça qui m'intéresse que les confs en tant que telles désormais, même si elles sont utiles pour déclencher des réflexions et des discussions. Ça me ferait très plaisir de te rencontrer la prochaine fois :)
2 juin 2016
En complet accord sur ton questionnement sur le sens et l'utilité de notre métier. J'ai pas vraiment de solution à ce jour. Changer de taff ? Faire plus d'associatif ? Se tourner vers des projets good karma ?
Ps: et oui je dormais pas ! Encore un coup de lightroom
8 juin 2016
Peut-être, sachant que dans le système actuel, plus ton métier est utile aux autres, moins tu es correctement payé. Mais y'a sans doute une équilibre à trouver entre intérêt/utilité/confort et cadre de vie/rémunération.
PS : on dit ça on dit ça !
2 juin 2016
C'est toujours aussi agréable de te lire ! On a quasi l'impression d'y être, ça donne très envie. Le programme de cette année tel que tu l'as décrit me semblait absolument passionnant : les thèmes abordés, la façon de traiter les sujets, le fait que malgré la cible orientée "web", c'est en fait beaucoup plus large et pas technique.
Merci pour ton retour enthousiasmant ! Et les pistes de réflexions lancées, aussi.
8 juin 2016
Merci Tomek ! ^.^ Ça me fait plaisir de te lire.
Ouais, je crois que c'est ça qui me parle désormais. La technique pour la technique, bof ; moi ce qui m'intéresse c'est l'humain. J'avoue que Sud Web a frappé un grand coup, je me doutais que j'allais aimer, mais je ne pensais pas que ça allait tant me parler (et me chambouler, aussi). Tu y es déjà allé, toi ?
9 juin 2016
Non, j'ai plusieurs fois hésité, et je ne me suis toujours pas décidé à franchir le pas. Sans doute notamment à cause de cette appréhension de ne pas savoir quoi dire, d'être un simple spectateur attentif mais un peu rétif à s'impliquer vraiment et aller vers l'autre (un peu comme à Paris-Web, même si ça s'est amélioré au fil des années).
Du coup, ton retour très enthousiaste pourrait faire pencher la balance, car même si ce n'est pas le premier que je lis (sur d'autres éditions, aussi), c'est sans doute celui qui m'a le plus marqué jusqu’à présent. Peut-être aussi que cette édition était vraiment spéciale.
Pour revenir sur ce qui nous motive à faire ce métier, et les pistes d'évolution, parfois je me dis que je préfèrerais faire un métier lié à la nature (ce que j'ai envisagé plus jeune, d'ailleurs), à sa protection plutôt qu'à dépenser de l'énergie (fossile ou nucléaire) avec plein de serveurs qui font tourner des sites.
Et aussi quitte à être utile, former les gens à l'outil web au sens large (ya vraiment du boulot), à l'accessibilité, etc. C'est une évolution qui me plairait, je crois, c'est une réflexion que j'ai depuis un bon moment, parce que je m'aperçois que la technique au final, dès que ça devient trop complexe, ça n'est pas trop mon truc.
Donc rien que pour ça, je crois qu'il ne faut pas faire l'impasse d'aller à la rencontre pour échanger, ouvrir des pistes de réflexion, etc.
3 juin 2016
Hello,
Je suis ravi que tu cite le syndrome de l'enfant Sage et que ça te parle. Moi aussi j'ai été choqué du nombre de personne à qui ça parlait beaucoup, c'est pour ça que j'en ai parlé pendant l'atelier de Goulven et Marie Cécile. J'en ai reparlé pendant ma conf de l'E1 et, là encore, j'ai eu beaucoup de retour de personne me disant "ça me parle".
Je pense qu'il y'aurait matière à un article.
Je profite aussi de ce commentaire pour dire que j'ai été ravi d'avoir pu échanger un peu avec toi sur le métier. Dans le genre introverti, je n'avais pas osé le faire à Paris Web :)
Bonne journée.
10 juin 2016
Salut Brice !
Désolée, je ne te réponds que maintenant, je viens tout juste de sauver ton commentaire du filtre anti-spam un peu trop zêlé de WordPress.
Ah mais totalement ! Ça serait super si tu en publiais un :)
Moi aussi j'ai été contente de discuter un peu avec toi ! Faut dire que Sud Web étant en plus petit comité que Paris Web, ça facilite un peu plus les échanges, je trouve.
À tout bientôt ! (Et tiens-moi au courant si tu publies ton article sur le syndrôme de l'enfant sage.)
6 juin 2016
Merci Marie pour ce retour sur Sud Web. C'était aussi une première fois pour moi et je te rejoins j'ai trouvé cette expérience formidable.
Si on met à part mes petits succès personnels (comme mon challenge d'oser vous parler à toi et à Raphaël :P), je te rejoins sur l'aspect humain de cet évènement.
Sud Web est un évènement qui fait la part belle à la jolie personne cachée derrière chaque technicien et c'est cela qui le différencie des autres évènements auxquels j'ai eu l'occasion de participer jusqu'à présent.
C'était non seulement enrichissant en terme de questionnement mais aussi sur le plan personnel. J'ai eu la chance de rencontrer tant de belles personnes en deux jours que je me sens reboostée pour l'année tout entière :) Ce que je retiendrai de cette aventure c'est la disponibilité et la bienveillance de chacunes des personnes que j'ai croisées: une vraie bouffée d'air frais dans notre monde numérique parfois un peu froid.
Les conférences autour des datas ( celle de Stefanie Posavec et celle de Gaëlle Periat ) par exemple ont été des vraies révélations pour moi. Elles m'ont permis de voir combien l'humain reste au coeur de nos métiers même quand cela ne semble pas couler de source,passionnant ^^ Comme beaucoup d'entre nous, j'ai été aussi ébranlée par les réflexions sur nos métiers et nos échanges avec Marie-Cécile et Goulven sur le burnout et les pervers narcissiques.
Bref! je ne me sens plus seule merci sud web face à mes interrogations^^
Et si j'ai un coup de blues dans les mois à venir, ton billet sera là pour me rappeler qu'il y a plein d'artisans du web fabuleux. Je profite aussi de ce commentaire pour te dire (encore) merci pour ces moments partagés ( coeur coeur coeur) , tu fais bien sûr partie des belles personnes dont je parlais plus haut
8 juin 2016
Coucou toi ! Merci tout plein pour ton commentaire, je suis contente que tu aies osé franchir le pas :D
C'est très joliment dit ! <3
Je ne sais pas si tu as vu, mais Marie-Cécile a publié une sorte de compte-rendu de toutes ces réflexions sur Medium. Cela m'a fait du bien de le lire.
Pour moi aussi, je ne m'attendais pas à notre rencontre, elle n'en a été que plus pétillante encore ! Vivement la prochaine, car on a encore tellement de trucs à se dire… :)