Disclaimer
J'amorce aujourd'hui une réflexion sur les portfolios. Je parle de tout ce qui suit en connaissance de cause : mon propre portfolio est hors ligne depuis six mois, et cela fait un an que je bosse sur le nouveau. Oui, j'ai honte, un peu…
…Mais je travaille activement à la nouvelle version, dont je viens tout juste de terminer le design. C'est justement parce qu'il s'agit d'un sujet qui me tient très à cœur et que je voulais créer un super SiteBlogPortfolio qui me satisfasse à 200 % que cela m'a pris autant de temps. (Être son propre client peut être une plaie, mais parfois ça a quand même des avantages.)
D'ici à la mise en ligne de ce nouveau PortfolioBlogSite, je n'en reste pas moins moi-même une « cordonnière mal portfoliée » : à travers ce billet, je tente avant tout de me raisonner et de me motiver moi-même, sans volonté de donner des leçons à qui que ce soit, mais avec l'envie de vous motiver vous aussi et de faire émerger des pistes de réflexion qui pourront amener à en discuter ensemble dans les commentaires, si ça vous dit. J'en serais très heureuse en tout cas :-)
Nos portfolios craignent
Je visite un paquet de sites web chaque semaine, non seulement pour mon job (rester au courant des tendance, dénicher des artistes de qui parler), mais surtout par passion ! J'adore dénicher LE site dont le design poutre, le partager sur Twitter, le sauvegarder sur Delicious et y revenir lorsque j'ai besoin d'inspiration.
Au fil des ans, j'ai dû par la force des choses faire un constat horrible : nous autres, graphistes, artistes, designers et créatifs francophones de tout poil, nous avons vraiment des portfolios qui craignent.
Ça c'était pour le pavé dans la marre. Dans les faits, il y a des portfolios canons, et me donnent envie de refaire le mien tous les trois jours. Mais, dans l'ensemble, si, nos portfolios craignent.
Souvent, par faute de temps sans doute, on sent que copier/coller une CSS « fond blanc + typo serif noire en 11px », et qu'utiliser Simpleviewer pour générer sa galerie de créas relève déjà de l'exploit, et qu'on doit s'estimer heureux qu'il y ait déjà ça en place.
Moi, des portfolios comme ça, j'en veux pas. Ils me déçoivent et me laissent sur ma faim : même si les créas déchirent, j'attends d'en savoir un peu plus sur l'univers personnel de celle ou de celui dont je visite le site. Je suis web designer, le web est ma passion et mon métier, donc oui, je focalise aussi beaucoup sur le support en lui-même, c'est à dire autant sur la forme que sur le fond d'un portfolio. Avoir un portfolio purement utilitaire là où il pourrait au contraire allier l'utile à l'agréable est, à mon avis, un échec en terme de design et de marketing.
Mes critères à moi (forcément subjectifs)
Pour ce que ça vaut, voici ma liste personnelle des ingrédients pour un portfolio réussi :
- des créas bien mises en valeur ;
- un design ergonomiquement bien pensé et graphiquement original ;
- une réalisation technique propre (sans faire l'intégriste – sauf s'il s'agit du portfolio/du site officiel d'un développeur front-end) ;
- une page « À propos » bien secouée ;
- une page « Contact » facilement accessible.
Si j'étais joueuse, j'ajouterais :
- Une version responsive (c'est à dire, un site dont le design s'adapte quelle que soit la largeur de l'écran : voir des exemples).
Mais bon, encore une fois, tout le monde n'est pas intégrateur, et même si de plus en plus de thèmes WordPress (pour ne citer que lui) sont responsive, ça n'a pas encore complètement percé on dirait… Donc je ne fais pas la fine bouche sur ce point précis.
Pour résumer : pour moi, un bon portfolio est un portfolio qui donne envie d'être visité en long, en large et en travers et, surtout, qui donne envie d'y revenir plus tard !
Pourquoi un portfolio serait-il un site à usage unique ? C'est pourtant l'impression qu'on a quand on visite certains sites… Pourquoi un portfolio bien chiadé ne deviendrait-il pas une source d'inspiration régulière, comme peuvent l'être certains blogs, par exemple ?
Certes, tout le monde n'est pas web designer. On peut être artiste et avoir un site pourri sans pouvoir rien y faire, car ce n'est pas notre métier. On peut être développeur et avoir un site pourri pour la même raison. Quoi qu'il existe aujourd'hui un paquet de thèmes de type « gallery » qui permettent d'avoir un portfolio tout à fait correct et facilement personnalisable sans non plus être un cador ès design.
Par contre, quand on est web designer, ne pas avoir de portfolio digne de ce nom est un scandale, ni plus, ni moins.
Avoir un super portfolio est indispensable quand on est web designer
Un portfolio qui envoie du bois me paraît indispensable, en particulier pour les web designers. Un web designer qui n'a pas lui-même un site génial, c'est comme les coordonniers. Vous savez ce qu'on dit des cordonniers, pas vrai ? Voilà, c'est pareil. Un web designer au portfolio miteux, c'est un peu comme si votre dentiste avait des chicots dans la bouche : complètement rédhibitoire.
Je ne comprends pas d'où vient le relatif désintérêt des web designers francophones vis-à-vis des portfolios. Avoir un book à jour est, il est vrai, hérité du print, où les maquettistes de presse, les illustrateurs et les photographes devaient pouvoir montrer leurs créations. Aujourd'hui, qui peut croire qu'il suffit d'envoyer quelques URLs par emails pour démontrer son savoir-faire en matière de web design, et qu'un portfolio digne de ce nom est facultatif ?
Si vous êtes créatif, montrez-le !
Mieux vaut un portfolio miteux, que pas de portfolio du tout. Et mieux vaut un super portfolio, qu'un portfolio miteux.
Je ne dis pas qu'un portfolio miteux ne permet pas de trouver du boulot. Certaines rockstars du web ont des sites très moyens et ça ne les empêche pas de gagner plus que vous et moi. Gardons toutefois à l'esprit que ce sont des rockstars, et que par définition elles ont le réseau qui va bien, et une réputation qui les précède. Leur site joue donc un rôle relativement mineur dans leur conquête du monde.
A contrario, si vous n'êtes pas une rockstar du web, si votre réseau est encore balbutiant et/ou si le monde entier ignore encore tout de votre génie, … vous savez ce qu'il vous reste à faire :-)
Réconcilier le professionnel et le personnel
À mes yeux, il y a ainsi deux ingrédients primordiaux pour un portfolio réussi :
- Le design ;
- Le facteur humain.
Le rôle principal de votre portfolio n'est pas de faire joli ou de vous faire plaisir (enfin, un peu quand même). Le rôle principal d'un portfolio est de faire connaître votre travail, de démontrer que vous êtes la personne à contacter pour telle typologie de projets, et que vous cassez la baraque dans votre domaine d'expertise.
À plus ou moins court terme, un bon portfolio doit vous ramener du business.
La qualité et l'originalité de vos créations vont évidemment jouer un rôle déterminant dans la propension qu'aura un futur collaborateur à vous contacter.
Mais le facteur humain est également très important. C'est ce point que j'aimerais développer, car on a tendance à focaliser sur l'esthétique, en oubliant que c'est avant tout une partie de soi qu'on met en scène.
Parlez (un peu) de vous
À cet égard, votre portfolio doit non seulement mettre en valeur vos compétences, ce qui vous distingue, artistiquement, des autres, mais aussi laisser entr'apercevoir votre personnalité, quelle qu'elle soit !
Parlez (un peu) de vous. On se doute que, selon que vous êtes réservé ou au contraire plutôt grande gueule, vous n'allez pas parler de vous de la même façon. Mais : parlez quand même (un peu) de vous. Ça n'a pas besoin d'être long, ça ne doit pas être intime, mais parlez (un peu) de vous.
Donnez des billes à vos lecteurs (parmi lesquels se trouvent recruteurs, collègues, chasseurs de tendances, rockstars, curieux et même, si, si, vos admirateurs) pour leur donner envie d'aller à votre rencontre et de vous contacter.
(Si vous me répondez : « nan mais moi j'ai pas envie que les gens viennent à ma rencontre et me contactent », un bon conseil : ne créez surtout pas de portfolio.)
Il y a longtemps, le premier portfolio qui m'ait véritablement marquée, c'était celui de Pyhai. Bien que le site ait énormément changé entre temps (c'est le risque / c'est naturel), à l'époque, Pyhai avait créé ce qui pour moi est resté un canon en terme de page « À propos ». Il n'y avait pas seulement sa photo et un petit laïus sur elle, mais aussi des petits dessins, une page « Trivia » avec pleins d'infos sur ses goûts, et une mapemonde qui laissait la place à une carte plus précise au fur et à mesure qu'on cliquait dessus, jusqu'à ce qu'on tombe sur un plan du quartier où elle habitait.
Je n'avais jamais rien vu de pareil, et son univers m'a marquée durablement, au point que je continue à visiter son site des années après, que je me souviens pour toujours de son nom, et que je vous en parle aujourd'hui ! Et son style d'illustration n'y est pour rien du tout, pour le coup (c'est joli, mais ce n'est pas ma tasse de thé). Son site était simplement réussi.
Passer outre le complexe franco-français
Quand il est question de parler positivement de soi, à plus forte raison par écrit, la plupart d'entre nous flippent. Cela ne fait pas partie du tout de la culture française.
En France, on est complexé vis-à-vis de la réussite. On n'ose rarement dire à quel point on est bon dans son domaine d'expertise. Certains ont même du mal à le penser, alors qu'ils sont très bons. « Si je parle de moi en ces termes, si je donne l'impression d'être sûr(e) de moi, les gens vont penser que je suis prétentieux(-se) ».
Il est temps que cela cesse ! Entre laisser entr'apercevoir votre tempérament et vos qualités d'une part, et vous la péter sans vergogne de l'autre, il y a un grand fossé. (Un fossé que, certes, certains d'entre nous n'hésitent certes pas à franchir, en général parce qu'ils ont pignon sur rue et peuvent donc se le permettre. Quoi que, à la réflexion, il n'existe aucune bonne excuse pour se la péter publiquement ! Remember.)
C'est un art délicat que d'impressionner positivement, sans faire mauvaise impression.
Un savant dosage
À ce titre, les pages « About » des designers anglo-saxons, ainsi que les petites biographies des artistes disponibles à la fin des livres d'art et de design, sont d'excellentes sources d'inspiration.
Tournures de phrases, petites touches d'humour, esprit de synthèse, portraits qui tuent et grand professionnalisme sont presque toujours au rendez-vous. Ça en jette, sans qu'on se dise une seule seconde « NAN MAIS ÇA VA LES CHEVILLES ? ».
Quand je dis « Parlez (un peu) de vous », je ne dis pas que vous devez raconter en long, en large et en travers votre vie privée, étaler au grand jour votre jardin secret, ou balancer des anecdotes qui ne regardent – et n'intéressent – que vous. On reste dans le cadre du portfolio professionnel : parlez donc un peu de vous de manière professionnelle, mais avec le petit grain de sable salvateur qui fera toute la différence, et humanisera agréablement un site traditionnellement sérieux.
Si vous êtes mal à l'aise avec les mots, demandez à quelqu'un qui vous connaît un peu d'écrire pour vous. La prise de distance fonctionne en général très bien ! Autrement, laissez le design parler pour vous : les animations, les surprises (type code Konami, pages d'erreur, etc.), les pages cachées, sont autant de pistes pour montrer que vous avez plus d'un tour dans votre sac.
Et si vous exposer ce n'est vraiment pas votre truc, un design hyper minimaliste, avec des touches personnelles jamais vues ailleurs, seront éloquentes sur votre discrétion. Maintenant, il faut que ça soit un choix délibéré, pas l'option par défaut.
À vous de choisir si êtes plutôt « bonjour Monsieur, bonjour Madame, voici mon curriculum vitae, cordialement » ou plutôt « chez moi il fait bon, il fait chaud, y'a des créas qui tuent et y'a des marshmallows ». Quel que soit votre axe de communication, gardez à l'esprit qu'il conditionnera l'opinion de vos lecteurs sur vous, à plus forte raison chez des inconnus qui lisent votre site pour la première fois.
C'est donc un savant dosage entre sérieux et humour, personnalité et professionnalisme, sphère publique et sphère privée qui est attendu. Au final, c'est toujours votre personnalité qui fera ressortir votre travail du lot. Entre trois excellents designers, moi, je préfèrerai toujours travailler avec le plus sympa des trois ! Pas vous ? :-)
Il ne faut pas faire ça !
Pour finir, j'en profite pour partager avec vous une petite liste de choses qu'il faudrait ne plus faire sur un portfolio :
- Les biographies hyper sèches écrites par l'artiste sur l'artiste à la troisième personne du singulier me donne envie de fouetter des goélands avec de l'ortie fraîche. Il ne faut pas faire ça ! Seule exception : vous êtes une rockstar souvent sollicitée par les journalistes, qui vous demandent une biographie « officielle » pour leur article. Là, oui, on peut comprendre que vous parliez de votre auguste personne comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Dans ce cas-là, je préconise une petite bio naturelle, suivie par un lien menant à votre bio officielle. Comme ça, on est prévenu avant de cliquer que, non, vous ne parlez pas de vous spontanément à la troisième personne. Sinon, ça craint.
- Ajouter un item « Blog » dans la navigation principale de votre site, alors que votre blog est « en construction ». Plus déceptif, tu meurs ! Ne mettez pas cet item dans votre nav', vous éviterez ainsi bien des fausses déceptions et des agacements.
- Ouvrir une page de votre site dans une nouvelle fenêtre : <prend un portevoix>il ne faut pas faire ça !</repose le portevoix> À chaque fois qu'il y a un
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qui se promène dans une navigation principale, un petit poney tout mignon meurt dans d'atroces souffrances. Et c'est par strangulation dans un sac en plastique que le petit poney meurt lorsque ce sont les créas de votre galerie qui sont, une par une, ouvertes dans une nouvelle fenêtre. Il ne faut pas faire ça ! - Se la péter. Dans le doute, relire une fois par jour au coucher mon paragraphe « Parlez (un peu) de vous ».
- Indiquer que la dernière mise à jour du site date du 4 avril 2001 : il ne faut pas faire ça ! Soit vous n'avez pas du tout le temps ni l'envie de mettre votre portfolio à jour et dans ce cas il ne faut pas indiquer la dernière date de mise à jour du tout car ça crée une impression négative. Soit vous auriez le temps de le mettre davantage à jour si vous faisiez l'effort et dans ce cas là, j'ai envie de vous dire, hop hop hop on arrête de procrastiner et on s'y met, pour le bien commun de l'humanité.
Bien sûr, tout ceci est le fruit de mon ressenti personnel. Je rends l'antenne – à vous les studios !
21 juillet 2012
Salut, ça farte ?
J'ai lu ton article en entier, en regardant game one en même temps, et je suis content de moi.
Je sais pas si tu vois qui je suis exactement ... normal vu le nombre de pseudos, enfin bref -> Niki Larson sur FB, Crimson à l'époque lune mauve V2.
J'ai décidé de commenter E N F I N l'un de tes articles pour deux raison (je l'ai pas fais avant, je suis pas du métier et donc ça n'aurait pas été super constructif - il y a une notion d’inaccessibilité dans la quasi perfection . oui oui . ) :
1-J'aurai besoin de trois astuces pour améliorer le design général de mon nouveau projet, si possible ...
Un répertoire de textures par exemple ... une astuce CSS ?
(il s'agit d'une base wordpress)
2-Pour l'ensemble de l'article, pour dire OUI au sujet du complexe de réussite, NON au _blank
Et puis j'aime l’aspect multifacettes de ton métier.
Voilà.
Sinon pour info j'ai suivi le lien FB, je trouve ça super utile (la publication multiplateformes).
Et pour finir, le contenu de mon projet en est à ses débuts, j'ai trois articles et une page d'accueil. Ça fait peu, certes.
J'ai pas mis d' "à propos" mais un lien vers un profil gravatar ... caché en bas. Tu en penses quoi ?
Mais surtout au sujet de la forme, le design est plat et j'aimerais juste profiter un peu de ton expérience pour y mettre un tant soit peu de relief :)
Merki ++
21 juillet 2012
Alors, là, comme ça, à froid, te donner des conseils pour rendre ton site un peu plus sexy, c'est dur ! Le coup des textures oui c'est une bonne idée, à manier cependant avec modération. Disons qu'il n'y a pas de recette miracle à copier/coller d'un site à l'autre : tout design doit découler d'une réflexion en amont sur l'identité du produit ou de la personne à promouvoir. En l'occurrence, puisque ton site s'adresse en priorité aux architectes, c'est vers cette univers que je me tournerais, voir un peu ce qui se fait en général dans ce domaine sur le web, puis je prendrais le contre-pied, par associations d'idées. En tout cas, je n'ai pas de baguette magique ni de cuiller à pot grâce aux coups de laquelle je pourrais t'aider à métamorphoser ton blog. Sans doute pas mal d'inspiration à lorgner de ce côté-là !
21 juillet 2012
Outre la franche marrade que ton style suscite, je plussoie le doigt bloqué sur le bouton RT.
Je retiens surtout que la portfolio doit donner envie de RE-venir, et qu'il ne faut pas souffrir du complexe franco-français.
Mon portfolio a été refait au moins 3 fois en 2 ans, et je n'en suis toujours pas *vraiment* satisfait. C'est un exercice extrêmement révélateur et difficile je trouve. Notre ami @Kaneel a pour moi toujours trouvé le style qui lui correspondait, c'est peut-être plus facile pour les digital natives ?
Merci en tous cas pour toutes ces considérations habilement présentées.
PS : Un "acessible" s'est malicieusement glissé dans ton article. Peux-tu le retrouver ?
21 juillet 2012
Merci de m'avoir signalé la coquille ! J'ai beau me relire 205 fois, il manque toujours une 206e. Je ne sais pas vraiment si être digital native aide à trouver une identité graphique et une recette pour son site qui fonctionne à chaque fois. D'ailleurs, le monsieur Kaneel en question est en train de refaire son site je crois, pas complètement satisfait non plus ^^' On a sans doute d'autres réflexes et d'autres références, en vieux briscards de l'Interweb que nous sommes. Cette familiarité ne doit pas nous empêcher de nous remettre en question, ceci dit. Rien n'est acquis ! Il est normal aussi de se lasser d'un site qu'on a jadis aimé. Tout passe, tout lasse. Mais s'il peut y avoir un fil rouge entre des versions successives d'un même site, je pense que c'est là la preuve qu'on tient quelque chose de sûr, de solide, qui nous ressemble.
21 juillet 2012
J'aime ce billet assez complet. Merci. En revanche, sur tous les sites que tu (je me permets dsl) cites (les sites que tu cites c'est bien ça non?) y en a pas certains ne sont pas responsive, pire encore un scroll horizontal apparaît sur une résolution 1024px
21 juillet 2012
En effet, bien vu ! C'était pour voir si quelqu'un suivait ;-) Comme je l'indiquais, exiger d'un super portfolio qu'il soit aussi responsive, c'est semble-t-il encore un peu trop exigeant mi-2012. Ce n'est pas encore rentré dans les mœurs, car la technique des media queries, si elle ne date pas d'hier, vient tout juste de débouler sur le devant de la scène. On préfèrera dire que c'est la cerise sur le gâteau ! (Par contre, pour la scrollbar en 1024, je m'insurge !)
22 juillet 2012
Salut Marie,
Éternel cercle vicieux : je débute, je fais un portfolio qui poutre, s’il est bon j’ai du travail, si mes clients en sont contents je deviens overbooké, si je suis overbooké je n’ai pas le temps de refaire mon folio, qui vieillit et prend la poussière comme une vieille godasse…
C’est vrai, mais à titre personnel c’est également un laboratoire qui me permet de me remettre à niveau tous le 3-4 ans (fréquence des refontes) sur différentes disciplines (design, tech). Je ne fais jamais tant de recherche et de veille que quand je bosse sur mon folio, parce que je le fais sans contrainte de temps et de budget (ce qui explique que ce soit si long).
Les bios courtes (mais pas laconiques) sont les meilleures. Les sites sans page « about » sont les pires (surtout pour un indé). C’est indispensable, incontournable, obligatoire, faites-le.
Et mettez une photo (une belle). Ça n’a l’air de rien mais ça compte.
22 juillet 2012
Salut Christophe !
Bien vu pour les vieilles godasses… En plus, on est attaché à ces petites choses-là, on a parfois des scrupules à les jeter.
Tout à fait d'accord ! :)
22 juillet 2012
@marie : effectivement le scroll vient de mon notebook quand il tourne avec Linux. En revanche, je ne suis pas totalement d'accord avec toi. Je ne crois pas que cela soit la cerise sur le gâteau étant donné l'explosion du web mobile et toutes ces tablettes pas chères qui vont bientôt inonder le marché.
@stpo : merci pour ces rappels de bon sens.
24 juillet 2012
Bon je suis d’accord avec toi, et pis de toutes façons je suis pas graphiste, pas besoin de portfolio. Mais bon quand même, un truc qui manque systématiquement c’est le pourquoi du comment.
C’est bien joli de montrer ce que l’on sait faire, mais si le résultat final à son importance le cheminement pour y arriver aussi intéresse.
J’aimerai qu'à la manière d’un blog technique on puisse comprendre les tenants et aboutissants d’une création. Pas forcément en 12000 mots, mais au moins les axes de réflexion, le contexte du projet …
24 juillet 2012
Hello Martin :)
Pour les « axes de réflexion », tu veux dire des croquis préparatoires par exemple ? Tu penses à quoi d'autre ?
24 juillet 2012
@Marie > Par exemple, mais du texte surtout. J’ai envie de comprendre si c’est juste joli ou si en plus y’a une vraie réflexion derrière et que le designer n’est pas seulement un pro de Photoshop.
24 juillet 2012
Tu es bien dure avec nous autres webdesigners (et donc avec toi-même). ;)
Tout d'abord, je ne suis pas certain que les 'francophones' (apparemment pas seulement les français ^^) aient moins d'intérêt dans la conception de portfolio, je trouve au contraire qu'on en voit énormément dans les galeries de sites. Maintenant je pense qu'il sera difficile de trouver des stats mondiales sur les webdesigners possédants un beau site. Mais je suis convaincu que nous sommes bien placés.
Un des soucis étant que les sites, les portfolios d'autant plus, vieillissent vites en général. Et comme je l'ai lu dans les commentaires il est difficile de trouver du temps pour travailler sur des projets persos, d'autant que le portfolio est un exercice récurent, et qu'on a tendance à reporter car on en connait les difficultés et que de toute façon on aura envie de le recommencer dès qu'il sera achevé.
D'autre part je ne vois pas le portfolio de webdesigner uniquement comme un outil de prospection et de recrutement. Mais pourtant je te rejoins sur le fond, je pense que le portfolio est indispensable, ne serait-ce que comme terrain d'expérimentations et de jeux, pour se faire plaisir également, quand on fait face à un peu trop de clients frileux de concepts originaux. C'est avant tout par passion qu'on fait des sites, pour le temps que ça prend, il faut au moins ça. :)
Ce que je retiens tout particulièrement de cet article, c'est la petite liste de ce qu'on aime dans les sites qu'on met en marque page quotidiennement.
C'est une réflexion simple, mais qui oriente grandement un travail de pré-maquettage, et je me rends compte que je suis passé à côté de certains concepts qui me sont chers car j'ai sauté cette étape.
Le passage sur le complexe franco-français est intéressant, je n'avais pas fait cette analyse, je ne pense pas que nous soyons plus modestes que les autres.
Le savant dosage également est difficile à faire et je ne pense pas qu'il y ait de recette, car après tout, nous devons faire un site qui nous ressemble et nous sommes tous différents.
Ce qui m'amuse souvent ce sont les graphiques où les webdesigners (puisqu'on parle d'eux) indiquent qu'ils maitrisent tel logiciel à 100% ou bien tel langage à la perfection, c'est peut être vrai, mais tout évolue tellement vite (bien plus vite qu'un portfolio en général).
En tout cas tu m'as conforté dans l'idée que je voulais refaire à nouveau mon site. :)
Bon courage pour le développement du tien.
24 juillet 2012
Coucou :)
Tu as complètement raison, j'ai sans doute chargé la barque sur les Français.
Je dois dire que je suis culturellement plus attirée et exaltée par le design anglo-saxon en général ! Dès qu'un site me tape dans l'œil, il est soit anglais, soit américain, soit canadien, soit australien.
Évidemment il y a des supers portfolios par chez nous (je l'ai d'ailleurs mentionné en début d'article), mais c'est juste qu'avec le temps, j'ai constaté que je suis moins souvent tout feu tout flamme en visitant un portfolio français qu'en en visitant d'autres.
Cela ne veut pas dire que nous avons moins de talent. C'est juste que ma sensibilité personnelle rentre en jeu ; ce billet n'avait pas pour vocation d'être un tutoriel sérieux, ou un énoncé de bonnes pratiques – juste le partage d'un ressenti subjectif, en dressant rapidement une petite liste des choses auxquelles, moi, je suis sensible quand je visite un portfolio.
Je n'ai pas dit non plus que les Français sont plus modestes : au contraire ! Nous sommes souvent très fiers et nous jugeons beaucoup sans connaître (mea culpa). C'est connu. En France, il est très mal vu de se vanter (ce qui ne veut pas dire que les gens sont modestes, mais que les autres les jugent très durement si d'aventure les premiers parlent tout haut de leur(s) réussite(s)). On a cet espèce de complexe, agravé par le fait que rien n'est fait pour encourager et pousser les jeunes à vivre à fond leurs passions. Dans le milieu professionnel, il faut galérer comme un(e) malade pour arriver à décrocher un bon poste, même si tu as des années d'études, de stage et d'expérience freelance dans les pattes ! (Je parle d'expérience.)
Edit : et je ne parle pas des autodidactes !! L'enfer.
Tant que tu n'as pas des référents, des années d'expériences, des « parrains » connus du milieu, tu n'es pas considéré(e). C'est comme ça.
Aux USA, tu peux du jour au lendemain décrocher un super job ; mais si tu foires, tu peux être éjecté(e) du jour au lendemain. La culture est fondamentalement différente, et influe forcément sur la façon dont chacun d'entre nous se positionne par rapport au monde, y compris sur son propre site.
Quoi qu'il en soit, une analyse sémio rapide d'une échantillon de portfolios français d'une part et de portfolios internationaux d'autre part, m'a fait réaliser qu'on ne parle pas du tout de soi de la même façon ici et là-bas. C'est tout.
J'invitais donc simplement – encore une fois sans jugement car je sais par expérience que c'est très difficile d'oser de parler de soi avec humilité sans nier pour autant les choses qu'on réussit bien – à passer outre cette tendance naturelle à se demander ce qu'autrui en dira, à tortiller 107 ans sur le pourquoi du comment, bref, à être soi-même, même dans le cadre plutôt professionnel d'un portfolio.
Par ailleurs, je vous rejoins complètement, STPo et toi, quand vous dites qu'un portfolio peut être un terrain d'expérimentations et de jeux. L'aspect ludique d'un portfolio est encore une fois une donnée qu'on retrouve très souvent sur les portfolios anglo-saxons, et moins souvent en France, où on est encore un peu frileux, ayant du mal à réunir la sphère pro et l'univers personnel (et je ne dis pas « intime » à dessein).
Mais bon, vous faites justement partie des rares exceptions, car vos portfolios respectifs sont très ludiques, très « persofessionnels », et très réussis :-)
2 décembre 2012
Salut,
Dans ton article tu dis qu'il ne faut surtout pas indiquer la date de dernière mise à jour de son site, ce avec quoi je suis entièrement d'accord ; mais alors pourquoi l'avoir fait sur ton nouveau CV ?
Enfin ton article sur la refonte de ton portfolio m'a redonné la motivation pour refaire mon site, qui a besoin d'un bon coup de truelle . Merci :)
@+
2 décembre 2012
Salut Yereby !
Le CV qui est actuellement en ligne n'est pas le nouveau ! Il est complètement perfectible. À l'époque j'avais trouvé ça malin d'indiquer la dernière mise à jour pour justifier le fait que le CV ne soit pas forcément à jour… bref. Il n'y aura plus cette mention sur la nouvelle version ^^
Je suis bien contente si mon article t'a motivé :) Hâte de voir le résultat !
29 janvier 2013
Salut,
très bon article, moi étant web développeur je suis toujours face à ce problème de design concernant mon portfolio et mes autres travaux. Même en essayant de faire un quelque chose de simple et correct, j'ai toujours l'impression que c'est fade et que ça tue plus que autre chose mon travail. Après le problème du design, vient un autre problème, étant web développeur il faut toujours prouver quelque chose pour essayer de se démarquer un petit peu. actuellement je bosse comme web développeur pour une boite, mais ce n'est pas une agence de web comme j'aimerais, pas possible de montrer mes travaux sur mon portfolio car c'est des applications web utilisé en interne par des sociétés. Ceci provoque une frustration car on ne peut pas montrer nos compétences. c'est vrai que l'on peut développer des truc après journée et puis les balancer en ligne mais tout cela demande du temps. enfin pour terminer des fois ça me motive d'aller voir ce que font les autres développeur mais d'autres fois ça me déprime.
29 janvier 2013
Bonjour Léo,
Merci pour ton commentaire, très intéressant !
Ce n'est sans doute pas aisé de créer un portfolio – ou du moins un site vitrine – non seulement vis-à-vis du design mais aussi en terme de contenus (que montrer ?).
Remarque que la problématique est la même pour les développeurs web dont les sites sont en ligne et accessibles : contrairement aux intégrateurs dont on peut jeter un coup d'œil au boulot en inspectant le code source d'une page, il est en revanche beaucoup plus difficile de juger la qualité d'un développement back !
Ainsi, vu qu'il est difficile de balancer du code comme ça, sur un portfolio de dév, à mon avis une approche intéressante pourrait être de détailler un peu chaque projet, en expliquant concrètement ce que tu as mis en place, en parlant évidemment du ou des langages utilisés, mais aussi de l'optique générale du projet, des contraintes (très important), et pourquoi pas, de ce que tu as appris.
Pas la peine d'écrire un roman, mais deux ou trois paragraphes explicatifs par projet, + un CV bien à jour, et un design simple mais frais, je pense que ça fait le job :-)
Bon courage !
16 avril 2013
Bonjour Marie,
Cet article m'a interpellé. Je suis un peu dans la même situation que léo.
Webdesigner depuis 7 ans dans une agence, je ne peux montrer mes travaux dans mon futur portfolio. De plus, je suis autodidacte, la galère ;-)
De là se posent plusieurs questions :
- que montrer? des travaux fictifs ne me viennent qu'à l'esprit.(maquettes web, logos, intégration html d'une home page,...) Mais est-ce encore crédible pour un salarié?
- faut-il absolument y indiquer son cv? (j'aimerais éviter de mettre certaines informations publiques au cas ou mon boss tomberais dessus)
- doit-on absolument indiquer son prénom et son nom lors de sa présentation dans la page "A propos"?
J'aimerais aussi avoir une partie blog pour débattre, indiquer ce que j'apprécie en terme de design, et là encore, j'ai de grandes inconnues comme la rédaction d'un article, les tournures de phrases. La moindre erreur se paye-t-elle cash?
Tu m'as en tout cas convaincu de recréer un portfolio.
Bonne continuation,
Oryo
21 avril 2013
Salut Oryo !
Pourquoi donc ? Je te conseille la lecture de l'excellentissime article de Marie & Julien, Les droits d'auteur du salarié, petit récapitulatif.
Montrer les travaux que tu souhaites continuer à faire, et dégager tous les autres. Il faut capitaliser sur tes sept ans d'expérience en agence, et montrer les projets dont tu es le plus fier et qui mettent en valeur les compétences que tu souhaites mettre en avant dans ton portfolio.
De la même façon, si tu souhaites te spécialiser, par exemple, dans le luxe, évidemment il faudra montrer des projets avec des clients luxe. Bref, ta sélection doit s'effectuer sur la base de ce que toi tu veux faire professionnellement.
Les DRH et prospects qui consulteront ton portfolio auront sans doute envie de savoir qui tu es, quelle formation tu as suivie, et quelle expérience tu as. Cela dit rien ne t'empêche de filtrer les infos que tu mettras sur ton CV – il faut toujours filtrer son CV –, en gardant bien à l'esprit le fait que n'importe qui peu tomber dessus, ton chef comme ton client idéal :)
À mes yeux oui, cela te rend réel ! À l'heure des réseaux sociaux, tout le monde affiche son identité réelle. Maintenant, tu n'es pas obligé de référencer ton site, pour éviter qu'il ne ressorte dans les résultats de recherche liés à ton nom. C'est curieux mais ça se fait. Ainsi, tu ne donneras l'URL qu'aux interlocuteurs de ton choix.
Étrange cette question ! Non, il n'y a personne qui va venir te taper sur les doigts si tu fais une faute de frappe dans un de tes articles de blog ^.^
Si tu te lances dans un blog, sois juste bien sûr de ta motivation et du temps que tu auras à lui consacrer. Ouvrir un blog « juste parce que tout le monde ouvre un blog » n'est pas une bonne raison d'en ouvrir un. Un blog est un véritable travail, ça demande beaucoup de temps pour écrire quelque chose de qualité, qui sorte un peu du lot, et qui donne envie à tes lecteurs d'y revenir !
Quoi qu'il en soit, si le boulot ne te fait pas peur, oui c'est une excellente idée de bloguer dans la niche professionnelle dans laquelle tu évolues, à condition de proposer du contenu original et de qualité.
As-tu considéré le fait de rejoindre Twitter ? Excellent outil pour créer et entretenir son réseau pro :)
Bon courage et à bientôt !