Une journée à Paris Web, c'est comme un mariage : tout le monde sourit !
Rien que pour ça, j'adore y aller. :razz:
C'est un évènement qui m'enthousiasme toujours : je revois mes « copaines » (copains + copines), je fais de nouvelles connaissances, et, pendant quelques jours, je savoure ces retrouvailles avec cette grande famille de travailleurs du web – tel le cousin Fétide retrouvant le chemin du manoir Addams.
Nouvelles têtes
Par rapport à l'année dernière, il y avait vraiment beaucoup de nouvelles têtes. Ce qui est bien, car on a souvent reproché aux habitués de « truster » l'évènement et de créer un vase clos.
Dès la première conférence, jeudi matin, j'ai été un peu étourdie par, d'une part, la superficie du Beffroi de Montrouge, qui est vraiment immense, et, d'autre part, par le nombre de visages qui m'étaient inconnus.
J'ai eu la sensation que Paris Web a attiré cette année un public plus varié que les éditions précédentes. À moins que je n'aie été simplement abusée par une affluence plus forte que d'habitude ?
Tout ce monde, ça m'a un impressionnée. J'ai fait ma timide, face à tout ce beau monde qui se connaît si bien. :roll:
L'absence des designers
Quand j'ai découvert le programme de Paris Web 2014, il y a quelques mois, j'étais un peu dubitative.
Il y avait très peu de conférences à se mettre sous la dent en matière de design. Ce qui explique que pas mal de copaines designers n'aient pas été de la partie cette fois-ci (ils m'ont manqué !).
À l'exception de quelques conférences UX (celle sur les animations d'Olivia Lor, celle consacrée à la théorie de la Gestalt par Vincent Desdoigts, ou celle dédiée au checkout sur mobile de Nicolas El Azzi), le reste du programme était soit axé technique, soit gestion de projet et méthodologie.
Il y a malgré tout eu deux conférences sur lesquelles j'ai envie de revenir : l'informelle animée par Julien Dubedout (le redouté @mariejulien sur Twitter), intitulée « Comment communiquer avec ces *#@&% de designers », et celle présentée par Goulven Champenois (@goulvench), intitulée « Intitulés de poste : bas les masques ! ».
Voici les réflexions que ces deux confs m'ont inspiré – désolée pour la forme, je pose ça un peu comme ça :
- Les incompréhensions entre designers et développeurs sont sans doute très liées au workflow en silos, pas assez itératifs.
- Les incompréhensions récurrentes entre designers et intégrateurs me rappellent celles qu'on retrouve souvent entre développeurs front et développeurs back.
- Autre réflexion personnelle : en phase de conception, les leads de chaque métier ne sont pas assez sollicités, et ne se concertent pas suffisamment. Il y a un énorme effort à faire côté direction de projet pour inclure dans la réflexion, dès le début, designers, intégrateurs et développeurs back ; la qualité du projet ne peut pas se contenter de ne solliciter chacun d'entre eux qu'au moment où ils doivent produire des livrables.
- À la fin de sa conférence, Goulven nous a exhortés à nous libérer de nos cursus et de nos idées reçues, à oser embrasser nos passions, et à faire ce pour quoi nous sommes faits. Même si on reprend des études sur le tard, même si on change radicalement de voie (et ce, même après avoir bossé 10 ans dans une branche qui ne nous convient pas), chacun-e d'entre nous est libre de bifurquer et de changer de voie. En somme : venez bosser dans le web, on a des cookies.
- Que nous soyons graphistes, ergonomes, intégrateurs ou développeurs, nous poursuivons tous un but commun : concevoir et développer des interfaces de qualité. Un fil rouge nous relie donc tous. Nous devons penser « effort collectif » et dialoguer tout au long du projet : nous ne pouvons pas nous contenter de cracher sur le travail de ceux qui nous précèdent dans la chaîne de production. Personne n'est gagnant à ce jeu. « Un pour tous, et tous pour un. »
- Goulven nous racontait que, dans sa boîte, ses collègues et lui n'ont pas d'intitulé de poste marqué sur leurs cartes de visite : non pas parce qu'ils sont interchangeables, mais parce que chacun d'entre eux est amené à travailler sur des problématiques très diverses, et à être impliqué à différents niveaux. Goulven se présentait d'ailleurs comme un développeur devenu designer. Je me dis que ce mélange des genres est possible parce qu'il s'agit d'une toute petite boîte. Mais, dans une entreprise plus grande, est-on réellement capable de pratiquer ce niveau-là d'abstraction ? Comment briser les silos en agence ? C'est une question épineuse et très actuelle.
- Cela étant dit : je suis toujours un peu mal à l'aise quand on évoque le fait que « tout développeur peut devenir designer », ou que « tout designer peut devenir développeur ». Ça véhicule l'idée que nos métiers sont interchangeables, que n'importe qui peut faire qui du design, qui du code. Or, ce n'est pas le cas. Par ailleurs, comme l'a très justement dit Julien, autant on entend souvent des développeurs assener l'idée que « les web designers doivent savoir coder » (conférences ou autre), mais on n'entend jamais personne exhorter les développeurs à connaître l'histoire de l'art, à savoir concevoir des interfaces graphiques ou à défendre une piste graphique devant un client.
- Pendant l'informelle, il a à nouveau été question de l'intitulé de poste « Directeur artistique », et de sa variante « Directeur artistique junior ». C'est marrant, car j'étais retombée il y a quelques semaines sur le billet Directeur artistique : je pouffe, d'Éric Daspet, billet que je trouve assez symptomatique du mépris français pour les métiers créatifs. Pourquoi fait-on toujours tout un flan de l'intitulé « Directeur artistique » et pas de celui de « Directeur technique » par exemple ? Pourquoi la notion d'un encadrement technique va toujours de soi, mais pas celle d'un encadrement artistique ?
Quand j'étais à Sciences Po, je m'entendais souvent dire que mes études en anthropologie et en sociologie relevaient des « sciences molles », par opposition aux « sciences dures » que sont les mathématiques, la chimie, l'informatique, etc. C'était une façon de sous-entendre que c'était moins « noble » à étudier.
Il y a une certaine ressemblance entre cette posture-là et celle qui consiste à remettre en cause, systématiquement, la légitimité de tout ce qui a trait à la création artistique. (À ce sujet, lire les excellents commentaires de Julien Moya en réponse au billet d'Éric : ici et là.) - Enfin, il n'y a qu'une seule solution pour combattre ces a prioris que nous avons les uns par rapport aux autres : la communication et le dialogue.
Points forts
Parmi les autres points forts de cette édition 2014, je citerais aussi :
- Le lightning talk de Raphaël Yharrassarry qui dressait un parallèle entre oculométrie et manuscrits médiévaux – vraiment bien vu !
- Celui de Sophie Drouvroy (@cyberbaloo_), « Le Web sort de l'écran », qui m'a hyper impressionnée. Ne manquez pas son compte-rendu.
- Celui de Bruce Lawson sur les 5 crimes mortels commis en toute impunité sur les réseaux sociaux : il faut que vous regardiez la vidéo.
- Celui de David Rousset sur le jeu vidéo accessible, avec une démo bluffante, à voir également. A11y feat. fun, ça fait du bien !
- La conférence « Les masques CSS » de Vincent De Oliveira : petite conf' de 15 min avec une démo sympa.
- « Responsive Web Typography » de Marko Dugonjić : ça m'a donné envie de mieux soigner la typo de mes projets web, et d'expérimenter un peu avec les « graded fonts ».
- « Things I wish I knew when I started in Digital Accessibility » de Billy Gregory : enfin une conf' simple et agréable sur l'accessibilité, avec un orateur que j'ai découvert par la même occasion, et qui m'a fait beaucoup rire. Mais bon, c'était assez embarrassant de voir que 90% de la salle a quitté l'amphi lorsque l'orateur est entré sur scène : l'accessibilité ne fait pas rêver, pas même le public de Paris Web, on dirait :(
- « Les recettes du web multi-écran » de Hubert Sablonnière : au-delà du propos, qui était très intéressant, j'ai surtout admiré les grandes qualités d'orateur d'Hubert. Plein de petites astuces, de blagues, de slides qui ont très bien rythmé sa présentation et fait rire l'assistance à plusieurs reprises.
- Enfin, le « serment du Beffroi de Montrouge » de JP Simonnet (@oxymore), qui était juste magistral.
Au fait, toutes les vidéos des conférences sont déjà en ligne : salle Moebius (le grand amphi) et salle Blin (le petit).
La critique est aisée…
Chaque année, chacun y va de son petit laïus comme quoi « Paris Web, c'était mieux l'année dernière ». Je ne déroge pas à la règle.
Cette année, j'ai été moins transportée par le programme, et, nouveauté, il y a même eu des conférences que j'ai trouvées franchement mauvaises. :mad:
Il va de soi que le programme des conférences ne peut pas faire l'unanimité. L'année dernière par exemple, il y avait eu quelques conférences bien troussées sur le design : les designers étaient aux anges, tandis que les développeurs velus, moins.
Cette année, rebelotte, dans le sens inverse.
Comme si cela ne suffisait pas, j'ai fait quelques mauvais choix de planning, passant à côté de quelques conférences qui, semble-t-il, valaient le détour :
- « Sortons l'intégration d'e-mails de la préhistoire » de Rémi Parmentier (@HTeuMeuLeu) ;
- « Web Components, the right way » de Bruce Lawson et Karl Groves ;
- « Mutation d’un géant du web vers le Mobile » de Jean-Loup Yu : la description de la conférence m'avait induite en erreur, au final j'ai l'impression que c'était une des meilleures conf' de Paris Web cette année.
Ah, et puis c'était vraiment trop nul de ne pas pouvoir utiliser https://
avec le wifi sur place. Résultat : pas de Twitter (ou alors en 3G, si tant est qu'on la captait…), responsable d'une activité hyper mollassonne sur le hashtag #ParisWeb cette année.
La critique étant aisée mais l'art étant difficile, je songe très sérieusement à proposer une conférence l'année prochaine. En 2012, j'avais co-animé un atelier avec Vincent Valentin (@htmlvv) à Paris Web, et l'expérience m'avait bien plu.
Bien que ce projet me taraude depuis deux ans, je n'ai pas sauté le pas cette fois-ci car je ne me sentais pas de devoir gérer ça en plus de mon déménagement.
Si je propose un sujet l'année prochaine, il s'agira sans doute de communication personnelle sur le web. Autrement dit, comment, en tant que professionnels du web, pouvons-nous mieux communiquer pour valoriser notre expertise, notre personnalité et nos réalisations ?
C'est le genre de sujet qui me passionne mais dont je n'entends jamais parler. J'aimerais proposer quelque chose d'autre qu'une conférence technique.
Toutefois, je ne sais pas trop si ça collerait avec le cadre de Paris Web, ni si ça pourrait être intéressant. Qu'en pensez-vous ?
Edit : j'ai effectivement proposé une conférence sur le design de soi en 2015 à Paris Web.
Mille fois sur le métier tu remettras ton ouvrage
En conclusion, je sors de cette édition 2014 de Paris Web bien fatiguée motivée pour proposer une conférence l'année prochaine, et heureuse d'avoir pu papoter à droite à gauche.
Devant les conférences techniques auxquelles j'ai assisté, je me suis fait la réflexion que j'ai encore un bon bout de chemin à faire en terme de méthodologie pour coder de façon réellement pérenne et réversible.
Mentions spéciales
Mention spéciale pour l'immense fresque signée Moebius qui orne un des murs du Beffroi. J'étais totalement hypnotisée par la beauté de l'œuvre. Ces couleurs ! Ces dégradés ! Ce dynamisme ! Je sens que ça va bien m'inspirer pour ma nouvelle charte graphique. ^^ (Edit : une photo de l'ensemble de la fresque à voir chez Arnaud.)
Mention spéciale pour les repas, en particulier pour le repas végétarien et gluten-free le vendredi. (Je n'en ai pas profité, car je ne mange jamais froid. Heureusement pour moi, Montrouge possède quelques bons restaurants.)
Mention spéciale aux interprètes LSF et aux vélotypistes, qui font un travail extraordinaire.
Mention spéciale ++ aux membres du staff Paris Web, toujours souriants, disponibles, et hyper pro. Vous vous êtes surpassés !
Je tiens tout particulièrement à remercier Laurence Vagner (@hellgy) pour le superbe cadeau qu'elle m'a fait, pour ses petites attentions ainsi que pour sa permission d'utiliser quelques-unes de ses photos dans ce billet. PURPLE GIRLS FTW ♥︎
L'année prochaine, Paris Web fêtera ses 10 ans… J'espère être de la partie. :)
20 octobre 2014
Merci pour ton CR ! C'est toujours intéressant d'avoir ton avis :)
Très bonne idée ton sujet pour Paris Web 2015 ^^
20 octobre 2014
Merci pour ton retour Angy :)
20 octobre 2014
Je trouve antinomique le fait qu'on cherche d'un côté à « industrialiser » le web, et qu'on cherche de l'autre les solutions au problème du travail en silos. Le silo, c'est justement l'enfant de l'industrialisation.
La comparaison (et les métaphores) de notre métier avec l'industrie en dit déjà long sur les problèmes pouvant se profiler (suffit de les voir actuellement dans l'industrie).
Commencer à briser les silos, c'est peut-être déjà faire de nouvelles métaphores, changer de registre lexical, de vocabulaire (je me souviens d'une discussion avec Vincent V. à ce sujet).
Je suis pour le concepteur web humaniste touche-à-tout et qui ne vient pas forcément d'un horizon technique ou artistique d'ailleurs :-)
(tiens, je trouverais bien pratique une prévisualisation des commentaires avant publication, sur ton site, en passant).
20 octobre 2014
Salut Manu !
Déjà, merci, grâce à toi j'ai corrigé ma faute X12 sur « silos »… Hum. Y'a des mots comme ça :)
C'est vrai.
À titre personnel, je subis plus qu'autre chose ce besoin d'industrialisation.
Qu'il s'agisse de workflow ou d'outils, je ne suis pour le moment pas entièrement convaincue par ce besoin impérieux de tout séparer de façon étanche, censés nous « libérer » des dépendances, et nous permettre de reprendre le boulot d'autrui du jour au lendemain, comme si nous étions tous interchangeables.
Au quotidien, on se rend compte qu'on accumule ainsi de grosses tares sur les projets, faute de communication et de mélange entre les équipes.
J'ai toujours pensé que le métier d'intégrateur web, par exemple, est une forme d'artisanat ; il y a une grande part de subjectivité et de sensibilité qui entrent en jeu dans ce métier. Est-ce compatible avec l'industrialisation dont on parle ?
C'est une bonne idée. Tu aurais des exemples ?
Sur l'origine des « travailleurs du web » (pour reprendre une expression utilisée lors de Paris Web), on sait bien qu'on vient tous d'horizons divers, en tout cas c'est le cas de l'ancienne génération à laquelle je me sens appartenir (en gros, celle qui a connu les modem 56K !).
concepteur web humaniste touche-à-tout : la version peace and love de « consultant web » ? :)
Je note ! Merci pour la suggestion. Ça tombe bien, car je ne vais pas tarder à commencer la refonte de mon site… :-P
20 octobre 2014
La main dans le sac :-) Le mot « refonte », vocabulaire industriel. Me fait penser à un billet (que je n'arrive pas à retrouver) de Karl, ou il parle justement de cette idée de refonte, vis-à-vis de l'idée de continuité. Celui-ci peut-être http://www.la-grange.net/2014/02/20/temps ou un autre.
Et puis cette idée de rouille des grands ensembles industriels vides qui se désagrègent lentement.
20 octobre 2014
Je vais réfléchir à une alternative. Un « recyclage » de site ? Un « retapage » de site ? ^.^
20 octobre 2014
Huhu, nous l'avons abordé avec Élie durant notre conf', en disant que ça serait un très gros enjeu.
20 octobre 2014
J'essaierai de faire aussi bien que vous 0:-)
20 octobre 2014
Attention, on s'est peut-être mal compris : on a dit que c'était qqch de capital à faire, on n'a pas détaillé comment (même si on a bien des idées et des pistes :) ).
Donc, n'hésite pas, c'est un sujet qui va faire fureur :)
20 octobre 2014
Cool, merci pour tes encouragements ! Il faut vite que je note mes idées avant de me dégonfler comme une baudruche :-P
20 octobre 2014
Merci pour le compte rendu.
Je suis plus abonné à Sudweb mais je crois, en te lisant, que les motivations qui poussent à aller à ce genre d’évènement se rejoignent.
J'ai tendance à appeler ça les vacances du travail :D
20 octobre 2014
Salut Lionel !
C'est marrant que tu me parles de Sud Web, car j'étais justement en train de me faire la réflexion que j'irais bien humer l'air par là-bas aussi, histoire de changer un peu de perspective.
Les vacances du travail, c'est assez bien trouvé ! Mais j'ai connu plus reposant comme vacances… :-P
22 octobre 2014
Ahah, ça arrive que mes vacances soient souvent pas très reposantes physiquement.
Si tu viens a sudweb (normalement à Montpellier cette année),
ça me ferais plaisir de t'y croiser !
22 octobre 2014
Ok, je note :) En plus je ne suis jamais allée à Montpellier… Ça serait l'occasion ! Je vais voir comment ça se goupille.
20 octobre 2014
Merci pour ton CR.
J'ai pris 2 jours cette année pour suivre Paris-Web depuis mon salon et j'ai été bluffée par la qualité des retransmissions. Montage parfait slides/orateur, sous-titres. Wouaw !
Mais l'année prochaine, j'espère bien y être "en vrai" et je réserve déjà une place pour ta conf :-)
Une réflexion que je me faisais, c'est qu'il y a quand même énormément de sites de qualité pour progresser en développement alors qu'il me semble plus difficile d'acquérir une base artistique. Je suis freelance et je crée principalement des petits sites de "gestion" (inscriptions pour des events, paiements,...) et quand je vois le temps que je passe sur l'aspect du site, juste pour obtenir un résultat que je trouve moi-même pas folichon du tout (couleurs qui ne jurent pas trop, lisibilité,...) je me rend bien compte qu'il me manque des bases. Je ne sais pas si c'est du au fait qu'on évolue plus facilement dans ce qu'on maitrise déjà... J'aimerais bien ton avis.
20 octobre 2014
Bonsoir Audrey ! Bienvenue par ici, et merci pour ton commentaire ;-)
C'est vrai, le staff s'est surpassé cette année ! Déjà que d'habitude ils sont excellents… J'ai halluciné quand j'ai vu que toutes les vidéos étaient en ligne vendredi soir. o.O Je ne vais pas tarder à rattraper les confs que j'ai loupées pendant l'évènement.
^.^\m/ Génial !
C'est très juste comme remarque : la créativité ne s'apprend pas, mais elle se travaille. Si tu es créative, que tu as envie de créer des interfaces top moumoute, c'est en pratiquant encore et encore que tu commenceras à te sentir plus à l'aise et à trouver ton style, quitte à ne pas réinventer la roue au début (il vaut mieux toujours faire simple, dans le doute, avant de monter en complexité en toute connaissance de cause).
Enseigner le développement sur le web est sans doute plus simple qu'enseigner l'histoire de l'art, du design, les grandes théories UX, les exigences en matière d'accessibilité visuelle, comment répondre à un brief, comment créer plusieurs pistes graphiques pour une problématique donnée, comment produire des livrables, comment défendre un boulot devant un client, … autant d'éléments qui composent selon moi le quotidien d'un designer graphique.
Il y a une collection de petits bouquins très, très bien faits, qui reprennent justement les bases pour tout designer qui se respectent : c'est la collection « Les Essentiels » de Pyramyd
Il y a sûrement quelques tomes là-dedans qui pourront t'aider à réviser les bases (attention, dans cette collection il y a à la fois des livres dédiés au graphisme, et d'autres liés au textile). J'en possède quelques-uns, ils sont de grande qualité.
Sinon, toujours pour réviser les bases, je te conseille vivement le livre Mises en page(s) etc. Une bible, avec plein de principes graphiques expliqués, et bien illustrés. Un peu cher, mais c'est vraiment une référence.
21 octobre 2014
Merci Marie. Je note ;-)
Pour l'instant je potasse le livre d'Amélie Boucher (qui m'avait scotchée à Paris Web l'année passé) sur l'ergonomie. Le problème avec ce genre de livre c'est que toutes les 2 pages on a tendance à le refermer pour aller tester directement la mise en application :-D
21 octobre 2014
Oui, le livre d'Amélie Boucher est incontournable en matière d'ergonomie. Mes suggestions concernaient davantage le B.A.-BA artistique, mais toutes les lectures de ce genre forment un excellent melting-pot, c'est super de les mélanger :)
20 octobre 2014
Merci pour ton compte rendu Marie c'est toujours aussi sympa de te lire ^^ je ne sais pas si tu as vu passer mes tweets mais j'ai assisté samedi à un très bon atelier sur l'UX blur à Paris Web, je me suis quand même fait la réflexion que c'était dommage de ne pas avoir eu plus de choses dans la même veine. Mais bon comme tu disais, difficile de plaire à tout le monde ; malgré ça j'ai trouvé plusieurs confs intéressantes et puis c'est toujours aussi cool de retrouver/rencontrer nos confrères du métier.
Je t'encourage encore une fois pour ta conf, le sujet est bien choisi \o/
Au plaisir de te revoir l'année prochaine !
20 octobre 2014
Merci Enza ! <3
C'est cool d'avoir ton retour. Samedi je t'avoue que je me suis déconnectée et vidé la tête… C'était bien nécessaire ! Je n'ai donc pas vu passer tes tweets.
Merci ! Ça m'encourage :)
Sans faute !
20 octobre 2014
Sur la notion de directeur artistique, je ne veux pas refaire le débat, mais justement quand on parle de directeur technique on parle toujours d'encadrement, alors que directeur artistique est employé… pour un peu tout est en tout cas très souvent pour autre chose que de l'encadrement (notamment pour le "directeur artistique junior" qui a motivé le billet de l'année dernière).
Donc non, pas de problème avec l'encadrement artistique, mais il faut avouer que "chez vous" (ouh que je n'aime pas ce que je viens d'écrire, mais c'est explicite) le terme est parfois aussi mal utilisé que le terme "consultant" chez nous.
*
Sur les conférences design, je m'étais justement fait la réflexion que cette année il y avait beaucoup d'UX (je mets le design dans cette catégorie). Peut être que ce que moi je trouve "UX", toi tu le trouves "code". Il y a forcément un entre-deux.
À regarder rétrospectivement le programme, je pense avoir fait 1/3 code, 1/3 UX, et 1/3 autre.
21 octobre 2014
Salut Éric !
Merci pour ta réaction. Je rebondis un peu, on est là pour ça :)
Mais même en admettant que certains utilisent maladroitement ce terme, cela ne doit pas remettre en cause la fonction de directeur artistique. Or, quand tu écris un titre comme « Directeur artistique, je pouffe », c'est ce que l'on comprend.
Si tu avais écrit, « Inspecteur URSSAF, je pouffe », « Professeur d'arts plastiques, je pouffe » ou « Conducteur de travaux, je pouffe », cela aurait été tout aussi maladroit.
Ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas bien ce qu'englobe un intitulé de poste, ni parce que celui-ci est parfois extrapolé ou usurpé, que cela nous autorise à le juger définitivement ridicule ou bon à jeter.
Cela reviendrait à jeter l'éponge sur toute une profession, qui, quelle qu'elle soit, ne mérite pas un tel dédain.
Le terme de « directeur artistique » s'emploie dans pas mal de secteurs différents (print, mode, cinéma, pub, édition, etc.), or j'ai l'impression que c'est spécifiquement dans le web que cela gratouille. Pourquoi ?
Le problème vient peut-être du fait qu'il est sans doute plus difficile de chiffrer heure par heure ce que fait un D.A., que son travail paraît moins concret, donc plus mystérieux. On peut imaginer tout et n'importe quoi au sujet de quelque chose qu'on ne connaît pas très bien.
Dans tout métier artistique, il y a une part de recherche, de brainstorming, de création, d'allers-retours ; ajoutons à cela le travail de coordination, de communication et de vérification qu'assure le D.A auprès de ses (nombreux) interlocuteurs.
Quand tu es D.A, tu as une vision d'ensemble précise du projet et de ses contraintes, et que tu es capable de le mener de A à Z, de mobiliser les ressources pour le mener à bien, d'étayer tes choix, et surtout, de les présenter à ton client. D'où une certaine aisance à l'oral, et une bonne maîtrise de la dimension business de chaque projet.
En agence, un D.A ne fait pas le même métier qu'un graphiste ou qu'un web designer, ce n'est pas un exécutant qui déclinent des chartes graphiques par exemple.
Il y a des profils juniors qui se prédestinent à faire de l'encadrement, d'où à mon avis l'utilisation du terme « directeur artistique junior » (sous entendu : futur•e D.A encore encadré•e par un D.A senior, car ils faut bien qu'ils apprennent à encadrer, les petits).
Certes, dans certaines boîtes, on utilise le terme D.A pour signifier « graphiste » ou « designer » au sens large, alors que ce sont des métiers distincts. Mais on ne sait pas exactement ce que recouvrent ces postes précis, il y a sans doute une dimension « je te lâche chez le client, et débrouille-toi Coco » qui nous échappe. Difficile de juger l'étendue d'un poste, surtout dans les métiers du web, de toute façon, vu qu'on a souvent plusieurs cordes à nos arcs (amis intégrateurs, si vous me lisez…).
Encore une fois, même si, selon toi, le terme tombe peut-être parfois comme un cheveu sur la soupe ou que tu trouves qu'il est mal compris, cela reste anecdotique et ne doit pas laisser planer de doute quant à la légitimité et à l'utilité du métier.
Ce n'est pas parce que quelques petits cons s'attribuent le titre de D.A alors qu'ils ont 18 ans, ou que d'autres, plus expérimentés, ont simplement le melon, que cela doit servir de prétexte pour remettre en question le sérieux de toute la profession.
23 octobre 2014
Oh, le titre est un peu provoc, il est vrai, ou au minimum il fait référence à un contexte précis. Si c'est la remarque, je n'imagine nullement nier le titre lui même, et encore moins la profession. Si c'est ce qu'on lit de mot billet, alors effectivement j'ai du mal m'exprimer à plus d'un endroit.
Sur le fond, j'ai très bien compris qu'il peut y avoir plusieurs niveaux d'intervention. Je reste sur l'idée toutefois que le mot "directeur" est mal adapté ici et je ne le vois appliqué dans ce sens que pour les D.A.
Quant au flou, il est partagé par tous les métiers. Bien des développeurs (qui se nomment comme tels) font aussi exactement ce que tu décris : communication, coordination, projet de A à Z, réflexion, choix, etc. C'est même en théorie le propre de tous les métiers "cadre". Bref, ne vas pas croire que c'est différent ailleurs.
En technique (mais c'est par comparaison, rien n'est obligé d'être identique) quand la personne ne fait que piloter et pas du tout exécuter (et je maintiens que la plupart des D.A. web que je vois font aussi l'exécution, c'est à dire qu'ils n'ont pas de graphistes pour la faire pour eux) elle se nomme généralement "consultant" (quand c'est pour des tiers) ou "architecte" (quand c'est pour de l'interne). Quand elle fait aussi de l'exécution, elle se nomme généralement "développeur" ou "lead developpeur", voire "chef de projet technique".
Le terme "directeur" étant réservé à celui qui dirige les équipes ou le département, pas juste à celui qui a des responsabilités dans son travail. Et en tout cas tu n'est jamais directeur junior encadré par un directeur senior, sinon le junior n'est par la force des choses plus le directeur (celui qui dirige). À ma connaissance c'est vrai partout, sauf pour les D.A.
Je trouve l'usage de ce terme D.A. inadapté dans énormément de cas mais peu importe, c'est l'usage donc on fait avec. Par contre du coup il y a plus d'une situation où c'est franchement abusé, et dans ces situations là je pouffe, effectivement. N'y vois aucune critique sur le métier lui même, ni non plus une déconsidération sur la valeur apporté par ces gens. Juste que le titre me parait à côté de la plaque.
20 octobre 2014
Rapide ton compte-rendu !
Je suis globalement assez d'accord avec, la conf sur la typo responsive m'a aussi bien inspirée :) et les lightening talks étaient globalement excellents.
Je t'encourage fortement à proposer un sujet pour la prochaine édition, c'est une expérience intense, impressionnante et très enrichissante ! Je pense que je tenterai à nouveau ma chance l'an prochain.
J'espère qu'on aura l'occasion de bosser rapidement sur des projets communs !
21 octobre 2014
Salut Olivier !
Merci ! Je pense que j'aurais du mal à tenir en 15 minutes, je songe plutôt à une conf' longue. Et toi ? Ton sujet cette année était parfait pour le format court, j'ai trouvé.
22 octobre 2014
Je pense à une conf longue aussi !
J'étais un peu frustré de ne pas pouvoir échanger en fin de conf, vu qu'il n'y avait pas de questions...
Le format atelier doit être intéressant aussi, est-ce que ça t'avait plu ?
22 octobre 2014
Oui, le format atelier est sympa, tu es dans une salle de classe, y'a beaucoup moins de monde que pendant une conf', bref ça offre une certaine « intimité » si j'ose dire avec ton auditoire.
Nous ça nous allait très bien pour une première fois, même si le temps a passé hyper vite et qu'on n'a même pas pu commencer notre troisième partie… Ahah, les aléas du direct :-]
21 octobre 2014
Dégourdis ça s'apprend pas...
J'ai bien aimé ton compte rendu.
Quand tu dis : Quand j'étais à Sciences Po, je m'entendais souvent dire que mes études en anthropologie et en sociologie relevaient des « sciences molles », par opposition aux « sciences dures » que sont les mathématiques, la chimie, l'informatique, etc. C'était une façon de sous-entendre que c'était moins « noble » à étudier.
Je suis d'accord avec toi, il existe un certain mépris pour les sciences sociales en règle générale, mais ce que j'aime bien quand on me dit que je fais des "sciences molles" c'est de l'utiliser comme une force, être "molles" ça leur permet de s'adapter aux terrains, aux gens et aux chercheurs, d'être toujours en mouvement et de se modeler face aux exigences du présent sans pour autant se "plomber" de grandes certitudes, une capacité de remettre en question ce qui a été fait, dit et démontré. Se renouveler et se repenser continuellement sans se reposer sur ses acquis. C'est cette facilité à se remettre en question que je trouve intéressante dans les "sciences molles".
21 octobre 2014
Salut Ségolène !
Merci pour ton commentaire, c'est super intéressant comme point de vue. Je n'avais jamais envisagé tout ça sous cet angle ! :)
C'est vrai. Il ne s'agit pas de sciences exactes, mais de sciences empiriques, qui vont au contact du réel, qui ne sont rien sans lui, et qui ont à cœur l'humain.
Mais ça reste un qualificatif un peu péjoratif… utilisé par les partisans des sciences « dures » – tiens comme c'est étrange :)
Les guéguerres entre chapelles concernent tous les milieux je crois !